A la faveur de la présentation de son projet de politique étrangère de candidat à l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy a annoncé, hier après-midi, devant un parterre de journalistes de la presse française et internationale, qu'il souhaite proposer à l'Algérie, « avant d'autres Etats, de l'aider à développer une capacité nucléaire civile en échange d'un partenariat sur l'exploitation des champs gaziers ». Paris. De notre bureau C'est le pragmatisme de la politique étrangère qu'il compte développer s'il est élu. Et il ajoute : « Dire ceci, c'est aussi pour moi une façon de dire à l'Iran qu'une coopération est possible et que nous ne sommes pas condamnés à la confrontation. Au travers de l'exemple algérien, grand pays d'Afrique, c'est aussi dire que pour moi, le développement du Sud passe par l'accès à l'énergie et donc au nucléaire. L'énergie du futur n'a pas vocation à être la possession exclusive des pays les plus développés dès lors qu'un système de garanties peut fonctionner efficacement ». Pour cela, le candidat de l'UMP affirme avoir proposé la création, sous l'égide de l'ONU et de l'Agence internationale pour l'énergie atomique, d'une « véritable banque mondiale du combustible nucléaire qui garantirait aux pays émergents l'accès aux bienfaits de l'énergie atomique sans risque de détournement militaire. Cette institution aurait donc l'avantage d'ôter tout avantage économique et politique aux programmes nationaux d'enrichissement de l'uranium et de retraitement des combustibles irradiés ». A un journaliste qui lui demandait si ce choix n'était pas « dangereux », Nicolas Sarkozy a affirmé que « ce qui est dangereux c'est de laisser le Sud dans la misère et le sous-développement, car le terrorisme se nourrit de ces terreaux-là ». « Et parce qu'on est au Nord on a le droit à une énergie du futur, et pas au sud ? Il n'y a pas d'autre moyen que de proposer au Sud le développement ». Esquissant un sourire, il ajoute : « A la différence de ce qui se passait dans l'Iran du Shah ou en Irak sous Saddam Hussein, nous avons, avec l'agence dont j'ai proposé la création, les moyens de contrôle. Il existe des technologies qui permettent de désactiver à distance les centrales nucléaires ». « On peut avoir une réflexion avec l'Afrique du Nord sur les nouvelles énergies. On ne doit pas que tourner la page coloniale, on doit faire des projets pour l'avenir et ce projet est un beau projet d'avenir ». Auparavant, il avait développé le fait que la prolifération nucléaire est « une des menaces les plus graves à la sécurité internationale. » Abordant le dossier iranien, il indiquera que « quel que soit le président qui serait élu en France, il l'ouvrirait en priorité », il a avancé qu'« aujourd'hui, la perspective d'un Iran doté de missiles nucléaires n'est pas acceptable. Elle ouvrirait la voie à une course aux armements dans la région et serait une menace constante pour l'existence d'Israël et le Sud-Est de l'Europe. C'est maintenant à l'Iran de choisir entre la coopération avec la communauté internationale et des sanctions accrues. »