Le phénomène de la contrefaçon du médicament dans le monde, en particulier en Algérie, a été, hier, au centre des débats des quatrièmes rencontres internationales de pharmacie. Selon une source douanière, l'Algérie a enregistré en matière de contrefaçon, en 2006, une perte de 236 millions d'euros dont 30% concernent des produits cosmétiques. Ce qui constitue un danger pour la santé publique, selon les intervenants. Ces produits sont, d'après la définition de l'OMS, des médicaments de qualité inférieure dont la composition et les principes ne répondent pas aux normes scientifiques et qui sont, par conséquent, inefficaces et souvent dangereux pour le patient. La qualité inférieure peut être le résultat d'une négligence, d'une erreur humaine, de ressources humaines et financières insuffisantes ou d'une contrefaçon. Pour ce qui est de l'Algérie, le manque d'information à ce sujet rend le phénomène invisible, voire inexistant. Aucune étude n'a été faite à ce jour pour évaluer ou identifier ce grave problème, d'autant que des conteneurs de produits contrefaits ont été saisis ces dernières années. Des contrebandiers transportant dans leurs valises des médicaments contrefaits ont été aussi arrêtés aux frontières. Selon le président de l'Ordre des pharmaciens d'Alger, M. Benbahmed, l'unique moyen de lutter contre cette contrefaçon est d'assurer la traçabilité du médicament et la traçabilité de la responsabilité pharmaceutique (pharmacien, grossiste, etc.). Il explique que les médicaments contrefaits sont étiquetés frauduleusement de manière délibérée pour en dissimuler la nature ou la source. « La contrefaçon peut concerner aussi bien des produits de marque que des produits génériques, et les médicaments contrefaits peuvent comprendre des produits qui contiennent les principes actifs authentiques mais un emballage imité, ou d'autres principes actifs, aucun principe actif ou des principes actifs en quantité insuffisante », a t-il précisé.