Depuis le mois de novembre 2006, les handicapés moteurs de la wilaya de Constantine s'interrogent encore sur le crédit de la carte d'invalidité, délivrée par les services de la DAS. Les concernés, en dépit de leur handicap physique qui les pénalise dans leur éternelle quête d'une insertion sociale, laquelle n'existe que sur les pages du Journal officiel de la République algérienne, rencontrent toujours des difficultés pour accéder, entre autres, à une gratuité du transport pourtant garantie par la loi, qui se trouve encore prisonnière de la bureaucratie. Depuis des mois déjà, les handicapés moteurs attendent toujours cette fameuse convention qui devra être signée entre le ministère de l'Emploi et de la Solidarité nationale, d'une part, et l'entreprise de transport de Constantine ETC, d'autre part. Ladite régie ayant pourtant le statut de transporteur public, puisque dépendant du ministère des Transports, ne semble pas reconnaître cette carte permettant l'accès à la gratuité des services pour les handicapés. Pour l'Association des handicapés moteurs, qui attend toujours une réponse pour soulager cette frange marginalisée, la loi est bien claire. L'article 8 de la loi 02-09 du 8 mai 2002 relative à la protection et à la promotion des personnes handicapées, paru sur le Journal officiel n° 34 du 14 mai2002 stipule que « les personnes handicapées bénéficient selon le cas de la gratuité des transports ou de la réduction des tarifs des transports terrestres intérieurs ». Plus encore, le décret exécutif 06-144 du 26 avril 2006 (JO du 30 avril 2006), portant modalités d'application de l'article est on ne peut plus explicite. Les démarches engagées par des handicapés contraints toujours de « courir » pour recouvrer des droits garantis par les lois de la République, ne trouveront aucun écho. En quatre mois, les handicapés algériens ont fêté deux journées, l'une mondiale et l'autre nationale. Deux journées durant lesquelles, ils ont eu droit à des réceptions, des pâtisseries, des boissons et surtout à beaucoup de musique. « Hormis tout cela, aucune partie n'a été en mesure de tenir des promesses qui reviennent chaque année à l'occasion du 3 décembre et du 14 mars, car en dehors de ces journées, les handicapés seront les oubliés qui attendront vainement un minimum de considération. »