Le syndicat des filiales du groupe Giplait, affilié à l'UGTA, menace d'un débrayage national de quatre jours à compter du 1er avril prochain. C'est ce qu'indique un communiqué sanctionnant les travaux du conseil national dudit syndicat, réuni avant-hier en session extraordinaire. Un préavis de grève a déjà été déposé. La revendication salariale est au cœur de ce nouveau mouvement de protestation. Les syndicalistes du groupe laitier public qui estiment avoir épuisé toutes les voies de dialogue disponibles dénoncent « le blocage des négociations et la fausse volonté du groupe de négocier ». D'après la déclaration de son conseil national, le syndicat dit avoir pris en considération la « décision médiatisée des pouvoirs publics de rehausser les salaires » et la « correspondance émanant du président du groupe en date du 19 décembre 2006 instruisant les présidents-directeurs généraux et les directeurs généraux des filiales à concrétiser les conventions collectives des filiales dans les plus brefs délais ». Les syndicalistes ont observé, contrairement aux considérations suscitées, l'absence de négociations entre les travailleurs et leurs directions respectives d'où le recours à la grève. Il y a lieu de rappeler que le syndicat avait déjà brandi la menace de recourir à des actions de protestation si leur entreprise ne daignait pas prendre en considération les conditions posées par les employés. Parmi ces conditions, l'application de la convention de branches signée dans le cadre des accords tripartites (gouvernement-patronat-UGTA) et la préservation des emplois et de tous les droits des travailleurs. L'application de la convention de branches conformément à l'accord conclu entre le partenaire social et l'employeur, avant le 7 février, n'a jamais vu le jour, selon les syndicalistes. Par ailleurs, les propriétaires des unités privées de production de lait appréhendent « la fermeture ». Les adhérents de la Fédération nationale de l'industrie agroalimentaire - filière lait - placée sous la bannière de la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA), dénoncent « l'immobilisme » des pouvoirs publics quant à la « non-application des décisions annoncées par le chef du gouvernement ». « Aujourd'hui, face à ces lenteurs, la bonne foi des industriels laitiers, qui ont repris leur activité dans l'espoir d'une solution rapide, s'est malheureusement émoussée », déplore un communiqué de cette fédération patronale. Aussi, est-il fait mention dans la même déclaration que « le lait pasteurisé en sachet n'a jamais bénéficié d'une quelconque subvention ». Dans un tableau annexe au communiqué, les industriels laitiers détaillent la structure du coût unitaire standard d'un litre de lait, en mettant en avant le manque à gagner subi. Il en ressort que le prix de vente à la sortie d'usine devrait être de 39,47 DA/litre, alors qu'aujourd'hui le prix de cession administré est de 23,35 DA/litre.