Beaucoup d'enfants abandonnent l'école et passent dans le monde du travail à un âge très précoce. Ils se font vendeurs à la sauvette d'articles de tous genres : mouchoirs en papier, chaussettes bas de gamme, casse-croûtes douteux ou encore, ces bambins installent des pèse-personnes sur la route de Biskra, l'une des artères les plus fréquentées de la ville, et proposent aux passants une pesée pour un prix dérisoire. Ils ne sont pas passifs ni silencieux, loin de là, ils proposent, tarabustent et harcèlent même leurs éventuels clients. Pas plus haut que trois pommes, B. Nouredine nous explique qu'il doit aider sa maman qui n'a d'autres ressources que ce qu'elle gagne en faisant des ménages, et ce que lui-même rapporte en fin de journée. A l'école, il n'est pas brillant, il y va juste pour ne pas être grondé par sa mère, il ne voit pas son père depuis le divorce de ses parents, cela fait 2 ans. L'œil vif, sur ses gardes, il guette la voiture des agents de l'ordre, car ces derniers font la chasse à ces petits vendeurs. Ils étaient des dizaines il y a quelques années, ils sont des centaines aujourd'hui, et le nombre gonfle toujours. Une grande enseigne était accrochée à la mairie de la ville de Batna, une autre est toujours accrochée, à l'entrée de la ville : Batna ville amie des enfants, titre attribué par l'Unesco.