Après un retrait de la scène qui a duré plus de dix ans, Saïd Khelil renoue avec l'activité politique à l'ombre des législatives du 17 mai. Lors d'une conférence de presse qu'il a animée hier à Tizi Ouzou, cet ancien cadre du FFS a annoncé officiellement sa décision de se porter candidat à la candidature pour la députation. Saïd Khelil se présentera comme candidat indépendant sur une liste qu'il formera avec d'autres acteurs de la scène locale, à l'image de Saïd Boukhari, ancien animateur des commissions nationales du Mouvement culturel berbère (MCB) et Benhadji, ancien membre du Satef et ex-président de l'Association des enseignants de tamazight. A travers cette réapparition, Khelil estime que « c'est un acte de résistance, nous ne pouvons pas rester indéfiniment en marge de la scène », avant d'ajouter que « le moment est venu pour réhabiliter le politique et donner la véritable image de l'acte législatif qui est perverti et tend à devenir une forme de faire des affaires ». Concernant son option pour la candidature indépendante, il dira : « C'est la meilleure manière d'évaluer notre représentativité à travers les 5600 signatures que nous devons collecter (à raison de 400 signatures pour chacun des 14 sièges à pourvoir à Tizi Ouzou,(ndlr) ». Pour lui, se présenter à travers une liste partisane c'est « perdre son identité et son autonomie ». Saïd Boukhari, pour sa part, est revenu sur l'avancement des démarches de validation de leur liste en déclarant : « Jusqu'à hier nous avons collecté 2000 signatures et quelque 8000 formulaires sont actuellement en circulation. » Boukhari déplore aussi les mesures draconiennes auxquelles sont soumis les candidats indépendants et à Saïd Khelil d'ajouter : « Nous n'écartons pas l'éventualité de ne pas parvenir à collecter ces signatures. » Au vu du climat politique dans la région, l'ancien membre du fameux « groupe de Tizi Ouzou », ayant claqué la porte du FFS en 1996, n'écarte pas aussi un fort taux d'abstention lors de cette élection. Concernant son parti, le Mouvement pour la démocratie et la citoyenneté (MDC), Saïd Khelil dira que c'est un projet à relancer dès que nous aurons les moyens. « Actuellement, nous ne disposons pas des milliards nécessaires pour tenir un congrès tel que l'exige la loi sur les partis », dira-t-il, tout en affirmant qu'« à travers cette participation aux législatives, je viens de renouer avec l'activité politique et pour toujours ».