Parcours d'un militant, Mohamed Mechati, Editions Chihab, 237 pages, prix public : 550 DA. Les éditions Chiheb ont fêté en 2009 leur vingtième anniversaire. L'ouvrage de Mohamed Méchati, Parcours d'un militant, paru en octobre de cette année, fait partie des publications de cet anniversaire. Son auteur est venu le présenter et le signer ce début de semaine à la librairie de Chiheb Editions, à Bab El Oued. L'animation de cette rencontre n'a pas été fait comme d'habitude par Mme Yasmine Belkacem, directrice de la publication mais aussi par l'historien Daho Djerbal. Ce qui force l'admiration, c'est l'aisance, la lucidité et la clarté d'esprit qui caractérisent la personnalité de Mohamed Méchati avec un âge avancé frôlant les quatre-vingt-dix ans. Cette belle longévité est un don du ciel permettant d'apporter des témoignages vécus sur le mouvement national depuis sa naissance dans la première moitié du siècle dernier. C'est que Mohamed Méchati a vécu dans les années trente, l'avènement déjà de l'Etoile Nord Africaine, créée en France, au début par le Parti communiste français pour la défense des droits des travailleurs émigrés. Les revendications politiques pour l'instauration de la souveraineté algérienne sont inscrites ensuite au PPA, an MTLD, à l'OS et enfin au FLN. Mohamed Méchati a milité et mené son combat dans ces partis. Ce sont les sanglants massacres de mai 1945 et la répression féroce qui l'ont suivie, qui ont définitivement convaincu Mohamed Méchati d'œuvrer pour l'indépendance de l'Algérie, alors qu'il avait combattu pour la France au cours de la deuxième guerre mondiale. Mohamed Méchati est passé alors dans la clandestinité et le restera jusqu'en 1956, date à laquelle il a été détenu à la prison de la Santé en France. Parmi les épisodes marquants qui ont jalonné le parcours de militant de Mohamed Méchati, l'histoire retiendra celle où ce militant a participé à la réunion des 22 au Clos Salembier, réunion au cours de laquelle la décision a été prise, instituant le premier novembre 1954, date du déclenchement de la lutte armée. «Nous n'étions pas 22 mais 21» précise Mohamed Méchati. «Notre chef était Mohamed Boudiaf». La liste des participants est donnée en annexe de son livre. Parmi ces membres, seize sont de Constantine dont lui-même. Alger était représenté par Didouche Mourad. Mohamed Méchati regrette la mort prématurée de ce grand héros de la révolution, tombé au champ d'honneur les armes à la main, deux mois à peine après la date du déclenchement de la lutte armée. Mohamed Méchati a connu vivants la plupart des grands noms de la révolution, Hocine Ait Ahmed, Souidani Boudjema, Larbi Ben M'hidi, Belouizdad, Benboulaid, Boussouf, Rabah Bitat. Il a connu les cinq dirigeants emprisonnés comme lui à la prison de la Santé à la suite du détournement de l'avion les transportant Il a connu aussi des militants qui sont restés anonymes dans les pages d'histoire de la Révolution comme, Lahouel, le responsable de l'OS de Constantine. Un militant de haute stature. Il a exposé le climat de divergences parmi les responsables. Pour Messali Hadj, il a parlé de son entêtement à vouloir être le maître incontesté du mouvement national dans ses décisions, ne tolérant aucune autre prise de position, ce qui a précipité la scission. Mohamed Méchati compte parmi les membres fondateurs de la fédération de France du FLN. Son livre a été fait sous la direction de l'historien Daho Djerbal, selon l'évocation verbale de ses mémoires. Mohamed Méchati considère qu'il est du devoir de tous ceux qui ont participé à la Révolution d'écrire leurs mémoires. Par cet ouvrage, il a rempli sa mission. De nombreux moudjahidine et amis ont participé à cette rencontre dont Said Mouhoub, âgé de quatre-vingt deux ans et compagnon de Larbi Ben M'hidi.