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Passage à niveau gardé
Publié dans El Watan le 19 - 04 - 2007

A chaque relecture de L'épître du pardon d'Al Maârri (979-1058), c'est toujours la même question lancinante qui se pose à moi : la littérature arabe restera-t-elle toujours retardataire pour tout ce qui a trait à l'image et à l'illustration d'une manière générale ?
C'est que ce texte formidable, fait de prose et de poésie, n'a jusqu'ici bénéficié de l'apport d'aucune illustration à l'instar des autres grandes œuvres de la littérature universelle. Cet ostracisme qui le frappe, est-il dû à des raisons proprement religieuses, entendez, celles qui toucheraient à l'interdiction du côté figuratif proprement dit ? Pourtant, rien n'a empêché les artistes du monde arabe d'aborder des sujets sociaux, lyriques, voire religieux, via l'art cinématographique, depuis que le premier film a été réalisé en Egypte, en 1926. Dans cette même veine, les artistes peintres ont suivi à la trace leurs pairs dans le monde occidental sans pour autant se sentir gênés un tant soit peu par certaines lois coutumières ou religieuses. Des statues équestres, des bustes représentant des leaders politiques ou des poètes ont pris place depuis belle lurette dans des campus universitaires ou dans des lieux publics sur toute l'étendue du monde arabe. Le roman, en tant que genre littéraire très proche de l'art figuratif, a fait le bonheur de plusieurs générations d'écrivains. Il est même en train de supplanter la poésie, cette forme d'expression qui a dominé toute la littérature arabe depuis plus de quinze siècles. Si l'on exceptait Kalila et Dimna, Les séances d'Al Hariri, qui ont fait l'objet de quelques miniatures persanes au XIIe siècle, la totalité des grandes œuvres de l'ère classique n'a guère suscité l'intérêt des illustrateurs du monde arabe. Pourtant, des ouvrages où la fabulation prime, comme Les prairies de l'or d'Al Masoudi, L'épître des djinns de l'Andalou Ibn Chouheid, ou encore, Le jardin parfumé de Nafzaoui, renferment ce côté merveilleux qui a tant manqué à la littérature arabe classique. Sindbad lui-même n'a pas provoqué de révolution parmi les illustrateurs et les tenants de l'art figuratif. Ce n'est que durant la première partie du XXe siècle que nous retrouvons quelques esquisses figuratives dans certains ouvrages tels que Les Mille et Une Nuits et dans quelques recueils de nouvelles. La modernité galopante a envahi tous les foyers dans le monde arabe grâce au cinéma, à la télévision, à l'art pictural, aux livres (illustrés en Europe) et aux autres secteurs du figuratif. Pourtant, personne ne s'est senti gêné dans sa croyance, exceptés ceux qui persistent à croire qu'il est encore possible de vivre dans le passé. Faut-il donc qu'un artiste occidental prenne à bras-le-corps L'épître du pardon d'Al Maârri pour nous montrer, encore une fois, le chemin à emprunter ? Faudra-t-il forcément quelqu'un d'extérieur au monde arabe pour nous donner une édition illustrée du fameux « périple » effectué, au XIIe siècle par Ibn Fadhlan, en Russie, en Serbie et dans les pays de la Baltique ? L'Iliade et l'Odyssée, sources intarissables de l'art universel, ont fait entrer en lice les plus grands peintres et les plus hardis des éditeurs. Chaque artiste y met du sien, selon son goût, ses caprices et sa manière d'étendre les ombres et les lumières, de mettre en relief ce côté plutôt que l'autre etc. Les personnages d'Al Maârri ne sont pas moins croyants, ni plus méchants que ceux d'Homère, de Virgile ou de Dante. Le Faust, de Goethe, est à la base de toute une floraison de dessins et de peintures chez Eugène Delacroix. Il a fait également l'objet de plusieurs compositions musicales. Le Don Quichotte de Cervantès, grâce au rendu des détails, a donné naissance à une forme artistique nouvelle chez Honoré Daumier, Pablo Picasso et autres. Le déséquilibre, en ce domaine précis, ne risque-t-il pas de se perpétuer en raison de l'extrémisme, d'un côté, et la dominance intellectuelle et artistique exercée par le monde occidental, de l'autre ?

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