La faillite des deux banques privées El Khalifa Bank et la BCIA, actuellement en phase de liquidation, s'est traduite par un retrait de confiance total de la part des épargnants à l'égard du secteur bancaire privé national. Le bilan de la conjoncture monétaire pour 2003 présenté hier à l'APN par le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, le démontre clairement. Les dépôts dans les banques privées nationales ont connu une importante baisse, se situant fin 2003 à 5,6% contre 12,5% fin 2002. Le bilan de la Banque d'Algérie indique également que les ressources des banques privées ont connu pour leur part une baisse sensible en 2003. La récente décision du gouvernement interdisant aux banques publiques de déposer leur argent dans les banques privées vient aggraver davantage la situation du secteur bancaire privé national. La crise que connaît ce dernier a, par ailleurs, renforcé le monopole du secteur bancaire public qui totalise actuellement 92,7% des parts de marché contre 87,5% en 2002, et ce, suite à la faillite des banques privées précitées. La collecte des ressources a connu, souligne le gouverneur, une importante évolution en 2003 en enregistrant un taux de 14,9%. Les dépôts dans les banques publiques restent constitués, note-t-on, des dépôts d'entreprises privées et ceux des ménages à hauteur de 54,6% à la fin de 2003, contre 58,6% en 2002. La hausse des resources (62,4%) enregistrées par les banques publiques est issue des dépôts du secteur public. Les crédits à l'économie, rapporte M. Laksaci, ont augmenté de 1266 milliards de dinars en 2002 à 1378 milliards à la fin de 2003, soit une hausse de 8,8%. Les crédits alloués au secteur privé ont augmenté de 6,6% contre une augmentation de 10,6 % pour le secteur public. Les crédits aux privés ont ainsi baissé de 43,5% en 2002 à 42,6% en 2003. Le volume des crédits accordés au secteur public reste, souligne le bilan de la Banque d'Algérie, très important, totalisant 57,4% du volume global des crédits accordés à l'économie. Les crédits alloués à l'économie par les banques privées ont connu, indique-t-on, une hausse de 12,4%, et ce, en dehors des deux banques privées en faillite.