La Journée internationale de la presse serait presque passée inaperçue dans la wilaya de Biskra, où aucune manifestation spécifique n'est venue mettre en exergue l'importance de ce secteur dans le développement de la société et les immenses sacrifices consentis par cette corporation pour une Algérie démocratique, où la liberté d'expression et d'information ne sont pas de vains mots, si ce n'étaient deux initiatives humbles dans la forme et si précieuses dans le fond, initiées pour marquer ce jour. La radio de Biskra a ouvert ses portes à des collégiens d'un CEM de Ouled Djellal qui ont pu découvrir les studios et le matériel d'enregistrement et de diffusion des programmes, et qui ont fait montre d'une curiosité et d'un intérêt certains pour les métiers liés à la presse aux cours d'un long entretien avec les animateurs et les techniciens. Au siège de campagne de Agli Nabil, candidat-leader d'une liste d'indépendants au législatives du 17 Mai, les membres de la corporation ont été conviés à une collation durant laquelle le chargé de communication a exprimé « l'immense respect » qu'il voue aux hommes et aux femmes de la presse algérienne, et son souhait de voir « s'améliorer leurs conditions de travail et d'accès à l'information ». Il précisera sur un ton avenant pour dissiper tout soupçon de vouloir « soudoyer » les gens de la presse en ces temps de réclame électoraliste : « Cette rencontre est une parenthèse dans la campagne électorale. Tout ce qui compte est de vous rendre hommage en ce jour international dédié à la liberté de la presse. Liberté de la presse, dont tous les candidats de la liste Ijmaâ sont conscients de l'impératif de sa préservation et de son renforcement pour hisser notre pays au niveau d'un Etat moderne. » L. Fakroun, journaliste d'El Khabar, remerciera au nom de tous les confrères présents, les initiateurs de cet hommage « touchant et précieux parce que rare », selon ses mots, tandis que L. Makhloufi, jeune directeur d'un hebdomadaire local (Vescera), saisira l'occasion pour s'étonner : « C'est aberrant, Biskra est dotée d'un champ médiatique appréciable par sa richesse et sa diversité, tous les journaux nationaux y sont représentés et les publications locales ne sont pas en reste. Il y a une avidité évidente de ses habitants pour la lecture et les informations de toutes natures mais Biskra n'a pas une maison de la presse alors que des wilayas plus petites qu'elle, en ont une. Les prochains députés devront nous aider à réaliser un tel projet ». Il est vrai que la presse à Biskra ne jouit pas encore de toutes les conditions de travail adéquates, et l'absence d'un lieu de rencontre et de travail n'est qu'un handicap de plus dans la vie des journalistes et des correspondants de presse de la wilaya.