C'est à peine croyable : le siège de l'Apc d'El Mouradia a été loué du temps des Délégations exécutives communales (DEC) à une entreprise privée. L'actuelle assemblée n'en a eu la confirmation que dernièrement lorsque ses membres ont été destinataires d'une convocation de la justice à « comparaître le 30 juin ». M. Benmedjdoub, P/APC, assure que le prétexte trouvé par ces délégués est que « la commune était faible et avait besoin d'argent ». Sans s'entendre sur l'année exacte du bail, le P/Apc soutient qu' « une délibération a été faite concernant ce contrat. N'ont été présents que les membres proches du DEC. Elle a été signée par le délégué. Nous avons une copie de cette fausse délibération. L'avocat du plaignant nous l'a même envoyée. La somme contre laquelle le DEC a ‘‘cédé'' le siège s'élevait à 8 millions de centimes le mois ». M. Ziane, vice-président chargé du social, fera remarquer que le contrat de location passé avec cette entreprise est « caduc, puisque celle-ci n'a jamais mis le pied dans le siège, le plaignant a exigé que l'on sorte ou bien qu'on l'indemnise. Ceux qui ont procédé à la location ne peuvent pas répondre de leurs actions, puisqu'ils sont tous morts ». « Nous ne pouvons accepter cet état de fait, sinon il faudra passer sur notre corps », lâche l'élu qui affirme ne pas se souvenir du nom de l'entreprise. Il ne manquera pas de fustiger les délégués qui ont pris leurs fonctions durant la décennie noire. « Ces gens-là ont fait beaucoup de tort à la commune. J'ai quitté mes fonctions de P/APC en juin 1990 et j'ai laissé pas moins de 27 terrains devant recevoir chacun des projets d'utilité publique. Mais à cette époque, nos ressources étaient faibles, tout juste 900 millions de dinars, alors que de nos jours l'on nous consent 17 milliards », se rappelle M. Benmedjdoub qui assure que le chef de daïra de l'époque l'a « sommé » de céder un terrain à une personnalité, mais qu'il n'a pas « obtempéré ». D'autres parcelles dans cette commune, où se trouve le siège de la présidence de la République, ont fait l'objet d'une spéculation effrénée et l'élu nous en citera une flopée. « Le terrain du marché du boulevard a été vendu, celui situé à la rue du 8 Novembre où l'on a décidé de construire les 40 logement de type sociaux participatifs (LSP) a connu le même sort. « Le terrain situé au chemin Abdelkader où se trouvait le parc automobile de l'Apc a été aussi vendu au temps des DEC », affirme M. Benmedjdoub. « Sauf qu'aucun projet n'a vu le jour sur ces terrains », se reprend-il. Sur les actions judiciaires menées par son assemblée contre ces « indus bénéficiaires », l'élu affirme qu'il est « acculé ». « On ne peut pas leur retirer ces terrains vu qu'ils sont tous en possession d'arrêtés publiés à la conservation foncière et ils ont, en plus, le livre foncier en leur nom » Toutefois, le P/Apc ne se gênera pas pour fustiger « l'indolence » de ses concitoyens. « Ceux-ci ne nous ont pourtant pas épargnés, en disant que l'on a vendu des étals aux plus offrants. Nous, on ne s'est pas sali. Que celui qui a des preuves de notre malhonnêteté, le prouve ». Il se targuera d'avoir lancé « après son retour aux affaires de la cité », des projets d'utilité publique. « Durant dix ans, rien n'a été fait. les gens se sont contentés de vendre les biens de la collectivité. Pas moins de 90% des projets que nous avons lancés ont été réalisés. » Un nouveau siège de l'Apc sera construit « en raison de l'exiguïté de l'actuel bâtiment, en R+4, la commune est dispersée, le service social se trouve à 800 m du siège de l'Apc, il en est de même du service de l'état civil situé à Aous Mokrane ». Une première enveloppe de 2 milliards de centimes a été consentie pour ce projet. « Des études sont en cours pour sa réalisation. Le projet sera localisé au Chemin Mohamed Gassem », indique M. Benmedjdoub.