Plusieurs juges veulent convoquer l'ancien président, Jacques Chirac, qui pourrait être interrogé comme un citoyen ordinaire. Paris. De notre bureau Après douze années d'immunité présidentielle, l'ancien chef de l'Etat peut désormais être entendu par la justice. Il a perdu son immunité hier à minuit. Il pourrait être entendu dans cinq procédures. Outre l'affaire Clearstream, d'autres dossiers concernent Jacques alors qu'il était maire de Paris ou président du RPR. Il s'agit d'affaires d'emplois fictifs à Paris, un dossier dans lequel plusieurs de ses collaborateurs ont été mis en examen. Un autre dossier concerne une société d'économie mixte chargée, entre 1986 et 1996, des travaux d'imprimerie de la mairie de Paris, la Sempap. Mercredi, le parquet de Paris a démenti l'existence d'une convocation de Jacques Chirac comme témoin pour lundi dans le dossier visant les faux listings de la société financière Clearstream, procédure annoncée par Le Canard enchaîné. L'ancien président, soupçonné d'avoir donné des « instructions » dans l'enquête parallèle sur Clearstream devrait, à ce stade, n'être entendu qu'en qualité de témoin, soit sans avocat. L'ancien chef de l'Etat a engagé l'avocat Jean Veil pour défendre ses intérêts. « Le président de la République, ayant quitté ses fonctions, est un justiciable comme les autres », estime le Premier ministre. Alain Juppé, lui aussi mis en cause, n'en dit pas moins : « Le Président a un statut quand il est président de la République. Quand il n'est plus président de la République, il est un citoyen comme les autres. » La convocation de Jacques Chirac par la justice risque de nuire à l'image et au prestige de la fonction présidentielle.