Le préjugé " favorable " selon lequel la wilaya de Mila, une région réputée conservatrice et très pointilleuse sur la moralité, demeure à l'abri de la propagation effrénée de la drogue, est battu en brèche au vu des statistiques effarantes de ces deux dernières années. Dans une récente conférence de presse, le commandant du groupement de la gendarmerie nationale, Tahar Moralent, a éventé la recrudescence du mal dans le quotidien d'une jeunesse, certes laminée par le chômage endémique. Du 1er janvier 2007 au 20 mai dernier, les services de la gendarmerie nationale ont traité 18 affaires de drogue, procédé à la saisie de 45 kg de kif traité, 11 727 comprimés de Diazépam 10 mg, et arrêté 42 individus, pour la plupart chômeurs et ayant entre 18 et 40 ans, qui ont été présentés au parquet et écroués. Pour le compte de l'année 2006, les mêmes services ont dénoué 51 affaires de trafic de drogue, qui se sont soldées par l'arrestation de 104 personnes, dont 83 placées sous mandat de dépôt, ainsi que la saisie de 11, 630 kg de kif et 779 comprimés de psychotropes. Sur les 104 inculpés, 60 ont entre 18 et 25 ans, alors que 31 sont âgés de 26 à 40 ans. Au-delà donc de la lutte acharnée qui est menée sans répit sur le terrain, le conférencier a surtout mis en évidence, à la faveur de la situation comparative accablante des cinq premiers mois de l'année en cours avec l'exercice 2006, l' « Evolution rapide et alarmante du phénomène de la toxicomanie dans la wilaya de Mila, une région qui en était jusque-là épargnée ». Il conclura : « La toxicomanie n'est pas que l'affaire des services sécuritaires. L'implication du mouvement associatif, du noyau familial, du secteur de l'éducation, des parents d'élèves et l'échange d'expériences entre les associations militant contre la prolifération de la drogue et des barbituriques, est indispensable afin d'en maîtriser un tant soit peu l'avancée fulgurante ».