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Habib Amar. Auteur de « Algérires »
« Quelques chroniques parsemées d'humour »
Publié dans El Watan le 04 - 07 - 2007

Natif de Mostaganem où il garde de sérieuses attaches, Habib Amar passe son temps entre la Haute Savoie et l'Algérie. C'est au cours de ses pérégrinations qu'il esquissera un journal qui deviendra plus tard, à la demande d'un éditeur, un livre parsemé d'anecdotes vécues par ce déraciné peu ordinaire.
Comment l'idée a germé en vous d'écrire vos histoires ?
Comme je suis un grand bavard, c'est en racontant mon vécu à des amis français, avec des situations délirantes, que certains me demanderont de les publier. Il s'agit d'une cinquantaine d'histoires qui n'obéissent à aucune chronologie et qui n'ont aucun lien entre elles. On peut les lire dans tous les sens.
Au départ, y'a-t-il une intention de délivrer un message ?
Nullement ! Pour moi, il fallait raconter des histoires que les anciens des années 70 connaissent de l'Algérie pour les avoir vécues. En fait, c'est toute une galerie de personnages qui m'ont marqué. Je tenais absolument à les faire connaître. Il y a également quelques poèmes de mon cru, mais sans aucune prétention. N'étant pas poète, j'ai laissé libre cours à ma plume. Quelques chroniques parsemées d'humour et surtout d'autodérision feront le reste.
Vous n'hésitez pas à vous mettre en scène ?
C'est vrai mais je ne tiens pas le beau rôle comme on pourrait le croire. Je tenais à partager toutes les choses qui me font rire. Surtout pour donner le change aux dix années noires pendant lesquelles notre quotidien était surtout fait d'une littérature de l'horreur.
A qui avez-vous pensé une fois le livre achevé ?
A mes enfants. Car ils sont présents dans le livre et je raconte leurs naissances et surtout l'origine de leurs prénoms. Les motivations qui sous tendent, parfois de manière inconsciente, cette épreuve de la paternité et de la filiation. J'ai aussi pensé à la génération qui vient après nous, celle qui ignore l'histoire de ces 30 dernières années. Je voulais leur montrer comment ont vécu les générations des années 70. C'était une époque très riche. Surtout avec les ciné clubs, les débats, la cinémathèque… toutes ces choses qui ont disparu depuis. C'est ma génération à moi !
Comment avez-vous vécu l'intégration ?
Lorsque en 1980 j'arrive en France, il y avait beaucoup de discours. J'expliquais à mon entourage que je n'avais pas besoin de m'adapter. Je m'attendais à ce que les gens s'adaptent à moi, puisque j'avais leur culture et eux n'avaient pas la mienne. J'espérais qu'ils allaient venir vers ma culture ce qui s'est fait naturellement. Mais je n'avais pas de raisons de faire des efforts. C'est pourquoi je n'ai pas éprouvé le besoin de m'intégrer.
Que ressentez vous lors du retour au pays ?
D'abord je ne me sens pas émigré, je me considère en transit de longue durée en France. Je reviens plusieurs fois par an et j'éprouve un grand plaisir dès que mon pied foule le tarmac. Les retrouvailles avec les copains d'ici valent tous les plaisirs.
Que lit Habib Ammar ?
Toute la bonne littérature, surtout maghrébine. « Algérires » a été préfacé par Driss Chraïbi qui aimait passionnément l'Algérie et qui avait projeté de m'accompagner à Mostaganem. Malheureusement, la maladie nous l'a enlevé. J'aime la littérature de Yasmina Khadra et de Boualem Sansal que je compte inviter cet été en Haute Savoie.
« Algérires » sera-t-il disponible en Algérie ?
Avec l'aide d'amis d'ici et d'ailleurs, nous parviendrons à le faire éditer en Algérie, à un prix attractif. Le but n'étant pas de gagner de l'argent mais de le diffuser au plus grand nombre.


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