Diplômé de l'institut national des sports et de la jeunesse, cadre au sein du ministère ayant évolué dans différentes fonctions au sein du mouvement associatif et syndical, et directeur de maisons de jeunes à Djelfa, Blida et Alger, Omar Messaoudi, DJS de Mila depuis août 2001, est un homme d'expérience. La formation et l'épanouissement des jeunes sont son cheval de bataille. Dans cet entretien, il dévoile ses objectifs de relance de la pratique sportive et de réalisation d'infrastructures en la matière, dans l'ensemble des communes. Quel bilan faites-vous de ces six années d'activités ? Dès le début, nous avons constaté l'énorme déficit en installations sportives et mis le cap sur la nécessité d'élever le niveau du parc infrastructurel de la wilaya. A cet effet, les pouvoirs publics ont contribué pleinement à cet essor, qui s'est traduit par le lancement de projets pointus :trois auberges de jeunes à Mila, Chelghoum Laïd et Ferdjioua, une quatrième à Tadjenanet dans le cadre du programme des Hauts-Plateaux, un camp de jeunes à Beinen, dix complexes sportifs de proximité (CSP), en voie d'achèvement pour la plupart, trois bassins de natation prêts, quatre salles omnisports rénovées et cinq autres livrables vers 2008. Force est de constater qu'à côté de ces acquis sportifs importants, les résultats ne suivent pas : relégation du HBCL, du CBM, du NRBT (football) et du CCL (handball) ? C'est dommage de voir les clubs phares de la wilaya, surtout le CBM et Le HBCL, patauger dans les méandres des divisions inférieures. Je dois avouer que « l'immaturité » des assemblées générales, les conflits entre dirigeants, le recours au recrutement tous azimuts de joueurs extra-muros aux dépens de la prospection, et la formation de jeunes du cru et l'absence d'une stratégie tracée sur le long terme, sont les causes de ces déboires. Mis à part le football, la plupart des clubs crient à l'inégalité dans la répartition des subventions. Qu'en est-il au juste ? Je ne le répèterai jamais assez, le sport ne progressera que s'il est expurgé des luttes intestines et des desiderata clubards. Même si au comité de wilaya, la DJS n'assure que le secrétariat, la revue à la baisse desdites subventions s'explique aussi par le fait que le fonds de wilaya s'en est trouvé amputé par la loi de finances de 2001, qui l'a rabaissé de 7 à 4%. Et puis, pour une gestion rationnelle et intelligente des finances, il y a urgence pour que ces clubs sortent du cadre de l'association vers celui de l'autonomie, et se prennent en charge, financièrement s'entend. Quelle a été la politique adoptée par le secteur pour remettre sur les rails le mouvement sportif ? Je dois souligner que le mouvement sportif a été politisé à l'excès, d'où la profusion de clubs de football dans des communes déshéritées. Cela étant, nous avons mis en application un programme de mise à niveau et de formation des cadres du secteur, afin de répondre à des besoins réels de perfectionnement et de recyclage. Cette vision a permis l'amélioration sensible des compétences de notre encadrement pour la prise en charge des 18 disciplines existantes impliquant 77 associations, 10 240 licenciés, dont 9 005 garçons et 1 235 filles, tout comme elle a donné lieu à la promotion de certaines disciplines, telles le judo, l'athlétisme et le basket-ball. Un mot pour conclure… L'élargissement sans exclusive des installations sportives à l'ensemble des agglomérations afin de mieux canaliser le potentiel de jeunes, la facilitation de leur intégration au sein du mouvement sportif, et la relance des sports de compétition, figurent parmi nos priorités. Mon souhait est de voir régner le fair-play au niveau du championnat de wilaya et d'assister au retour du HBCL et du CBM dans le gotha du football national.