Les habitants de Deraouh, un petit village à vocation agricole situé à environ 4 km du chef-lieu de la commune de Ghazaouet, ne savent plus à quel saint se vouer pour manifester leur désarroi et leur mécontentement face à l'indifférence totale et au mutisme des responsables locaux quant à leurs préoccupations quotidiennes qui s'articulent autour de l'alimentation en eau potable, du gaz de ville et des moyens de communication… En effet, l'eau potable ne coule pratiquement jamais des robinets. L'alimentation de la population en eau potable se fait par les citernes–tractées dont le prix est de 400 DA, voire de 500 DA. Pourtant, à environ 1km de Deraouch il y'a deux stations de dessalement débitant 5 000 litres/jour. Le gaz de ville demeure un rêve pour les habitants de Deraouch, alors que le réseau principal se trouve à environ 500 mètres de la bourgade. Quant au téléphone (au temps du mobile) à Deraouch, il reste un luxe auquel aspirent les Draouchis. D'ailleurs, il n'y a même pas un KMS, ce qui fait que pour téléphoner, il faut se rendre en ville : un coup de fil pour les habitants de Deraouch revient très cher. Se rendre à l'hôpital pour une urgence, notamment de nuit, relève du domaine de l'impossible. Et, ce qui couronne le marasme dans lequel vit cette localité, ce sont les chiens errants. La décharge publique n'offrant plus des agapes comme autrefois, ces canidés s'attaquent aux potages, saccageant tout sur leur passage.