Créée en 1999 à l'effet de promouvoir le secteur agricole au niveau national, la Générale des concessions agricoles, par abréviation GCA, est en fait un démembrement de l'Etat chargé de mettre en application une nouvelle politique agraire nationale. Les décideurs lui avaient choisi délibérément le statut d'EPE sous la forme juridique d'une SPA, régie donc par le code du commerce, jusqu'à ce que dernièrement le président de la République prenne la décision de soumettre tous les organismes financés par l'Etat au code des marchés publics. Ce choix lui évitait les « pesanteurs » d'une telle obligation et aussi d'échapper au visa du contrôle financier requis a priori pour toute dépense. A contrario d'un établissement public à caractère administratif ou commercial (EPA ou EPIC), tel le HCDS, qui s'en voit astreint, en plus de subir des vérifications comptables inopinées ou commandées de l'IGF et de la Cour des comptes opérées a posteriori. Sa raison sociale consistait donc à servir de support pour la réalisation des programmes de développement agricole que se trace le ministère de tutelle en concertation avec la société de gestion des participations SGP. En plus simple, la GCA est une sorte de prestataire agricole au service de l'Etat. Ces deux organes, que sont le ministère et la SGP, sont également les propriétaires des fonds propres, par conséquent, ils assument ès qualité le rôle des actionnaires au niveau de l'assemblée générale, elle-même rayonnant sur un conseil d'administration. Au plan comptable, la GCA est une entité de gestion dont le but n'est pas lucratif, car devant absolument équilibrer ses comptes à chaque fin d'exercice sans générer la moindre plus-value. Néanmoins, sur la base d'un accord avec l'Etat voté en AG, elle est autorisée à prélever annuellement sur les dépenses globales, à savoir les opérations qu'elle engage dans le cadre de ladite politique agraire nationale, un pourcentage de 3% pour s'assurer un fonctionnement viable. Le portefeuille qui a été mis à sa disposition pour son démarrage était de 72 milliards de dinars. Son PDG, qui est à la fois DG et président du conseil d'administration, est responsable devant l'AG vis-à-vis de laquelle il est tenu de rendre compte autant que faire se peut. En étant à ses balbutiements en termes d'organisation, la GCA comptait au total sept directions générales : Alger, Djelfa, Tiaret, Saïda, Batna, Ouargla et Sétif. Comme cet organisme a été monté à la va-vite, on s'est rendu compte après trois ans d'expérience que le schéma organisationnel choisi présentait assez d'insuffisances, voire des carences par rapport à la ligne hiérarchique et fonctionnelle ainsi que comptable. Par exemple, le CA de la DG d'Alger pouvait rayonner sur les six autres DG, appelées aussi des filiales, alors même que celles-ci sont chapeautées par leur propre CA ! Au-delà des faiblesses que produit fatalement un tel organigramme, une véritable paramécie qui conduit à des perturbations interférentielles, des empiétements de prérogatives et une confusion des attributions et de tâches en pratique, il y avait à noter en matière de déclaration de bilans une séparation comptable d'un point de vue fiscal. En d'autres termes, chaque filiale avait son bilan mais en réalité c'est la DG des DG qui était effectivement le comptable de la GCA !D'où le recours, relativement salvateur, à un redéploiement, par la dissolution des filiales et leur remplacement par des directions régionales augmentées de deux autres, Biskra et M'sila, soit neuf en tout, sous la coupe d'une seule DG localisée à Birtouta et d'un seul CA. S'agissant de Djelfa qui a initié plus de 1000 projets depuis 1999 et qui est un cas particulier du fait qu'elle était une DG (filiale) puis passée au statut de DR, elle a été délocalisée à Tiaret sur la base d'un fax laconique datant du 3 mai 2005 « décrétant » ce déplacement, et ce, semble-t-il, à la suite de « nombreuses lettres anonymes » dénonçant la mauvaise gestion.