Les augmentations des tarifs décidées par les transporteurs privés ne se comptent plus pour le commun des usagers. Ce sentiment s'avère beaucoup plus l'effet du caractère intempestif des augmentations que d'une abusive répétition de l'acte. La toute dernière majoration a été décidée en septembre dernier par la frange acquise à l'UGCAA et a concerné les lignes interurbaines. Les motifs invoqués ont tourné vaguement autour d'une impérative adéquation des prix pratiqués avec les charges, la pression fiscale sur l'activité, voire une augmentation juste subodorée des prix des carburants. « Beaucoup d'entre nous travaillent en zone rurale et vous comprendrez bien que l'entretien d'un véhicule qui monte à l'assaut de la montagne revient plus cher que celui que vous engagez dans des rondes urbaines », justifie M. Remila, un membre de l'organisation qui avoue, après coup, que des transporteurs n'ayant pas saisi les détails de la nouvelle grille ont pratiqué des augmentations qui n'étaient pas prévues. « On a décidé une majoration de 5 DA tous les 7 km en zone de montagne. Le fait que des transporteurs aient tenté de généraliser le principe procède du malentendu... Et puis, sachez que nous avons été voir les services de la direction de la concurrence et des prix (DCP) et on nous a rétorqué que les textes existant datent de 1996 et prévoient, par voyageur et par kilomètre, le tarif de 0,25 DA en HT sur les lignes de moins 30 km. » Le texte, dépassé par les événements et qui n'est plus appliqué par une sorte de consensus tacite, est un décret exécutif datant du 15 janvier 1996. Il serait le dernier à avoir été officiellement promulgué sur le sujet. Le trajet Tazmalt-Béjaïa, le linéaire le plus long (90 km) est passé de 60 DA la place à 75 DA, en septembre dernier. Les itinéraires intermédiaires subiront des augmentations chaotiques allant jusqu'à de 25 %. L'augmentation, ou « alignement » décidé il y a près d'une année par les opérateurs des lignes urbaines du chef-lieu de wilaya émargeant à l'UNAT, est un autre exemple d'ambiguïté. La tarification unitaire à 7 DA appliquée auparavant a été avantageusement arrondie à 10 DA avec promesse d'aligner, sur ce nouveau tarif, et en péréquation, les dessertes pratiquées à 12 DA. Il n'en a rien été jusqu'à présent. Il ne s'est trouvé aucune autorité d'arbitrage pour endosser le remaniement au temps de son application, pas plus qu'il s'en est trouvé pour imposer le respect des engagements pris par les transporteurs.