L'Armée nationale populaire, en collaboration avec les autres corps de sécurité, a lancé depuis quelques mois une vaste offensive contre les groupes armés, activant encore dans diverses régions du pays, principalement en Kabylie. Cette région montagneuse, qui a servi pendant des années de zone de repli aux terroristes, est quadrillée par les militaires, qui ne lésinent plus sur les moyens pour déloger et éliminer les criminels du GSPC. Depuis les attaques simultanées contre des commissariats et des brigades de gendarmerie à Boumerdès et à Tizi Ouzou en février dernier et surtout après les deux attentats d'Alger du 11 avril, le pouvoir a pris conscience que la menace terroriste, quelque peu sous-estimée après la promulgation de la charte pour la paix, ne peut plus être gérée uniquement par des discours. L'expérience de ces derniers mois montre que les terroristes doivent être traqués sans relâche car, en perpétrant les attentats du 11 avril, ils ont prouvé qu'ils ne voulaient pas de la main tendue par l'Etat. Le discours du président de la République à l'occasion de la fête de l'indépendance a été un tournant dans la stratégie politique de la lutte antiterroriste, puisqu'il a mis tous les services de sécurité dans l'obligation d'obtenir des résultats et de poursuivre les opérations jusqu'à l'anéantissement total du GSPC. Les troupes engagées sur le terrain ont besoin de l'aide de la population et d'être soutenues par toute la classe politique. C'est connu, pour la gagner, la guerre contre le terrorisme doit être menée sur plusieurs fronts : militaire, médiatique et politique.