Heureusement sans victime malgré son importance, l'incendie qui s'est déclaré vendredi dernier quelques heures après la rupture du jeûne au marché El Hattab à Annaba amène de nombreuses questions sur la sécurité des biens et des personnes en ce lieu commerçant très fréquenté par les citoyens. Il était 21h30 en ce 22e jour du Ramadhan dans ce marché de l'habillement, de la friperie et divers. Des milliers de personnes s'y bousculaient à la recherche du nécessaire en habillement dans la perspective de l'Aïd El Fitr. Eclairés chacun d'une lampe, les 450 stands à armature métallique et toile cirée, étaient bondés de clients dont des mères de familles et de nombreux enfants en bas âge. Soudain, surgie de nulle part, une grande langue de feu lécha en une fraction de seconde la partie ouest avant de se transformer en une véritable torche de feu, de flamme et de fumée. l'absence de sorties de secours adaptées à ce type d'activité et à l'importance de la surface occupée généra aussitôt l'affolement. C'était le sauve qui peut vers les 2 seules issues existantes sur un seul côté. Il a fallu plusieurs heures aux éléments de la Protection civile pour arriver à bout du sinistre. Ce dernier avait sérieusement mis en danger les habitations avoisinantes, l'autre marché couvert de l'habillement et le siège de l'agence BADR tous situés à quelques mètres. Et lorsque dans son bilan la Protection civile annonça uniquement des dégâts matériels avec la destruction de 57 stands, tout un chacun a cru qu'un miracle venait de se produire à Annaba. Le même bilan soulignait que l'incendie était dû à un court-circuit généré par un des petits groupes électrogènes. Il s'agissait du seul moyen trouvé par chacun des exposants pour l'éclairage de son commerce durant les veillées du Ramadhan. Il y a quelques mois, dans un de ses articles, El Watan avait souligné le non-respect de toutes les règles de sécurité en ces lieux, y compris celles les plus élémentaires. Bien avant, les services de la Protection civile s'étaient opposés à l'implantation de ces stands en toile cirée sans bouche d'incendie et où quatre petits extincteurs jamais entretenus avaient été installés. Durant leur combat, les pompiers avaient éprouvé les pires difficultés pour accéder à l'intérieur de ce qui aurait pu se transformer en un marché de la mort. Bousculés et piétinés par des milliers de citoyens fuyant le feu, ils avaient été contraints d'intervenir à partir de l'extérieur pour vaincre le sinistre.