La fringale inflationniste qui vient de s'emparer de la mercuriale, depuis maintenant pratiquement un mois, n'aura épargné aucun fruit, ni légume disponibles sur le marché. Si bien que le consommateur se sera retrouvé totalement décontenancé par la tournure des événements, ce qui l'obligera dans un premier temps à restreindre sa consommation. Les premières victimes de cette bouderie seront les fruits locaux qui finiront par désabuser la grande majorité de la clientèle. Mais, malgré cette bouderie, les prix resteront ostensiblement à la hausse. C'est ainsi que les pêches de bonne qualité ne se négocieront pas à moins de 200 DA tandis que le raisin, produit dans la région ou ramené, comme c'est le cas pour le Gros Noir, le Cardinal et maintenant le Dattier des coteaux de l'Algérois, ne descendra jamais en dessous de 120 DA. Pour celui de premier choix, il sera affiché sans vergogne aux alentours de 180 DA. Heureusement qu'à toute chose malheur est bon. En effet, le consommateur se rabattra très rapidement sur les pastèques dont la production aura certainement atteint des cimes à voir les quantités impressionnantes qui parviennent au niveau du marché de gros. S'échangeant facilement aux alentours de 25 DA le kg, ces fruits venus d'ailleurs auront certainement été d'un grand soulagement au niveau des ménages qui en feront une consommation effrénée. La production aura été tellement abondante que, parfois, une pastèque de 7 à 8 Kg se laissera séduire pour seulement 100 DA. Le melon jaune dont la culture commence à prendre une certaine ampleur dans la région, aura également fait des heureux parmi la population. Arrivé avec une légère précocité, il participera certainement à la baisse des prix de la pastèque. Depuis une dizaine de jours, c'est l'arrivé du raisin local qui surprendra par sa cote jamais atteinte auparavant. Fruits exotiques En effet, malgré une maturité prise à défaut, le Aadari, c'est le seul nom qu'on lui connaisse, s'en ira taquiner les 120 DA. Mais très rapidement, l'arrivée des vendeurs à la sauvette qui viennent de retrouver leurs sanctuaires habituels, permettra de rééquilibrer un peu la mercuriale. Sans toutefois parvenir aux prix compétitifs qu'attendent les amateurs de cette variété locale. Pour bénéficier d'un prix attractif, il faut impérativement se déplacer vers les zones de production où des vendeurs, voire parfois des producteurs, offrent des étals très attrayants, à des les prix pouvant parfois descendre, s'agissant du Cinsault, à moins de 50 DA. Le même prix que celui auquel s'échangent les figues que des enfants très entreprenants proposent en bidons de 5 à 10 Kg. Le même fruit, lorsqu'il franchit l'enceinte de la ville se retrouve entre 80 et 100 DA. Restent les incontournables figues de Barbarie qui continuent encore une fois de figurer en bonne place au palmarès du marché informel. Dans les ruelles de Tigditt, ce fruit exotique est partout. Malgré l'aversion de ses épines, cette baie charnue et succulente continue de faire le bonheur des vendeurs et de leur nombreuse clientèle. Alors que le bidon de 4 Kg se négocie entre 80 et 100 DA, la douzaine peut s'offrir à 30 DA. Cet engouement pour les fruits du terroir aura également une heureuse incidence sur la banane d'importation qui sera descendue à moins de 70 DA. Une véritable aubaine qui ne durera que le temps des figues fraîches.