« les intimidations de l'Administration »Le bras de fer entre le wali de Chlef et la coordination des habitants des cités en préfabriqué, qu'occupent les sinistrés du séisme du 10 octobre 1980, continue de plus belle. Dans un communiqué daté du 5 septembre, la coordination fait part de pressions et d'intimidations après la parution de leur plateforme de revendications dans la presse nationale. Le texte réclame l'application des dispositions de la loi de finances 2007 relatives à l'octroi d'un don de 100 millions de centimes pour chaque famille concernée, aux fins de remplacement ou de réhabilitation de sa demeure. Rappelons que dans ledit document, publié la semaine dernière, la coordination avait énuméré d'autres formes d'actions pacifiques, au cas où ses doléances resteraient lettres mortes. « Au lieu de se pencher sur ce problème majeur et d'être à l'écoute des sinistrés et de leurs représentations, l'administration locale, à sa tête le wali de Chlef, n'a pas trouvé mieux que d'ordonner aux services de sécurité de procéder à une enquête et de tenter de coller aux responsables de la coordination des cités en préfabriqué des accusations à tort, telles l'incitation au désordre et à la violence et l'utilisation de la force pour faire aboutir des revendications, alors que dans toutes nos actions, nous n'avons jamais fait allusion à ces pratiques, ni agi en dehors des lois de la République. Au contraire, nous avons toujours prôné le dialogue et privilégié les moyens pacifiques dans notre démarche », indiquent-ils dans leur communiqué. Ils affirment que la coordination qu'ils président « réclame plutôt des droits légitimes par la force des lois et non par la loi de la force », ajoutant que l'Administration a fermé les portes du dialogue depuis la dernière rencontre avec le wali, en juin dernier. En conséquence, la coordination et l'ensemble des comités de quartiers en préfabriqué dénoncent et désapprouvent totalement « ces pratiques et comportements d'un autre âge, qui ne nous empêchent pas de continuer à réclamer nos droits en tant qu'une partie du peuple algérien ayant beaucoup souffert du violent tremblement de terre du 10 octobre 1980 ». Ils sollicitent de nouveau l'intervention du chef de l'Etat pour l'application de la loi de finances 2007, en particulier son article relatif à l'octroi d'une aide financière aux victimes de cette catastrophe naturelle. Ils demandent également l'annulation du projet portant construction de « villes nouvelles » destinées au relogement d'une partie des sinistrés, considérant que « plusieurs hectares de terres agricoles irrigables ont été dilapidés pour cela, avec la complicité de certaines locales ». A signaler qu'il existe 20 000 logements en préfabriqué, dont la durée de vie est largement dépassée et qui nécessitent une intervention urgente des pouvoirs publics pour leur éradication ou remise en l'état.