Le thème fait partie désormais de la nouvelle feuille de route du CNES, comprenant cinq domaines de réflexion majeurs que sont : la lutte contre la pauvreté, les libertés économiques, la gouvernance et l'économie fondée sur la connaissance qui a longuement donc été débattue hier à la lumière d'expériences appliquées à travers le monde. Collaborer avec les institutions internationales pour établir une conjonction réussie entre les standards internationaux et les réalités du pays est le challenge que se fixe le CNES qui a le soutien des hautes instances du pays, selon le président du CNES, Mohamed Seghir Babès, pour concrétiser une démarche visant à appliquer sur le terrain l'économie basée sur le savoir. « Nous avons aujourd'hui autour de nous les représentants de tous les secteurs de l'Etat, ainsi que la ministre déléguée à la Recherche scientifique dont la présence témoigne de l'engagement du gouvernement », nous dira M. Babès, qui estime que le séminaire introductif à la réflexion sur l'économie basée sur la connaissance qui se tient depuis hier au Palais des nations sera suivi de work shops et d'ateliers, avant de faire l'objet de recommandations en session plénière et enfin d'un mémorandum qui sera envoyé aux plus hautes instances de l'Etat, vers la fin du mois d'avril 2008. « Pour le président du CNES, il est important d'afficher un volontarisme et de mettre de l'avant des éléments politiques qui vont ensuite s'aligner comme des obligations de faire pour chacune des parties prenantes. » Le volontarisme de l'Etat et l'ouverture sur le monde sont justement les mots-clés répétés inlassablement hier par Jean-François Rischard, un des trois experts de la Banque mondiale dépêchés à Alger, pour expliquer la réussite des expériences menées dans certains pays comme Dubaï, la Finlande, le Chili, la Croatie, etc. Pour cet expert, l'Algérie possède des avantages en matière d'économie fondée sur la connaissance et notamment la situation de crise qu'elle traverse. En effet, aussi paradoxal que cela puisse paraître, la crise connue par certains pays, explique M. Rischard, a été l'élément déclencheur pour la réussite de l'évaluation des politiques publiques à travers la mise en place de l'économie du savoir. Les avantages de l'Algérie sont aussi une population jeune, un secteur de télécommunications fort et un classement appréciable dans le domaine du climat des affaires, à la 104e place sur 150 pays… La rente pétrolière peut par contre être un frein de prime abord à l'application de l'économie basée sur le savoir — même si les expériences d'autres pays ne le prouvent pas — dans le sens ou « le pouvoir n'est pas suffisamment sous pression pour impulser la démarche », estime encore M. Rischard. « La réflexion est donc engagée et sera poursuivie non seulement avec la Banque mondiale, mais aussi avec l'université des Nations unies, le PNUD, l'Unesco, l'OCDE, afin de recueillir des avis diversifiés sur la question et de réussir l'exercice difficile de l'appropriation des différents ingrédients qui seront mis sur la table pour les adapter à notre contexte national », précise encore M. Babès qui a beaucoup insisté hier sur le fait que ce sont « les trois meilleurs experts de l'Institut de la Banque mondiale qui ont fait , à la demande du CNES, le déplacement à Alger ». « Nous avons exigé les meilleurs, comme cela a été fait pour la gouvernance, car nous ne voulons pas d'une mise en place d'un système d'évaluation au rabais », a ajouté M. Babès.