Le secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), Abdallah El Badri, n'a pas exclu une nouvelle augmentation de la production qui pourrait se décider lors des prochaines rencontres de l'organisation en novembre et en décembre prochains. « Nous n'apprécions pas de voir des prix très élevés », a confié M. El Badri hier lors d'une conférence de presse tenue au siège de l'Opep à Vienne. Invité à se prononcer au sujet du cours actuel du pétrole, le secrétaire général de l'Opep a estimé que le prix du baril n'est pas appelé à rester à son niveau record de 80 dollars, car celui-ci ne reflète pas les fondamentaux de l'économie. « Je ne crois pas que les 80 dollars le baril vont durer car les fondamentaux ne soutiennent pas ce prix », a-t-il déclaré. M. El Badri a précisé qu'il jugeait le cours actuel du baril « trop élevé », tout en soulignant que l'Opep, dont les douze pays membres assurent un peu moins de 40% de la production mondiale, « ne fixait plus d'objectif de prix ». Le prix du baril de sweet light crude, rappelons-le, a dépassé pour la première fois la barre des 80 dollars à New York cette semaine malgré l'annonce, mardi dernier par l'Opep, d'une augmentation de 500 000 barils par jour de sa production à partir du 1er novembre. M. El Badri a avoué que l'organisation s'interrogeait sur les raisons de cette envolée, malgré l'approche de la saison des ouragans dans le golfe du Mexique et la fonte des stocks américains de brut début septembre. L'Opep a révélé hier que le prix du « panier » de douze bruts mondiaux qui lui sert de référence avait battu jeudi, pour le second jour de suite, son record historique à 74,64 dollars le baril. Le prix du panier, qui est toujours publié avec un jour ouvré de décalage, avait augmenté la veille de 0,92 dollar, atteignant 74,21 USD et battant de 0,54 USD son précédent record de 73,67 USD établi le 20 juillet dernier. Par ailleurs, dans son rapport mensuel publié hier, l'Opep a maintenu quasiment inchangées ses anticipations de hausse de la demande mondiale pour 2007 et 2008, tablant sur une progression de 1,51%, puis 1,57% respectivement. « La demande mondiale en 2007 devrait progresser de 1,3 million de barils par jour, ou 1,5%, globalement inchangée par rapport aux prévisions du rapport de juillet », a estimé l'organisation sur la base d'un hiver « normal ». La demande mondiale devrait se monter à 85,72 millions de barils par jour en 2007 et à 87,07 millions de barils par jour en 2008, selon l'Opep. L'Agence internationale de l'énergie avait, pour sa part, révisé cette semaine à la baisse ses prévisions mondiales de consommation pour 2007 et 2008 à 85,9 et 88 millions de barils par jour et indiqué qu'elle pourrait encore les réviser une fois connues les conséquences de la crise des « subprime ». L'Opep estime que la demande de brut lui étant adressée s'élèvera à 31 millions de barils par jour en moyenne en 2007, en hausse de 100 000 barils, pour redescendre à 30,8 millions en 2008.