Décidément, les élections locales à Arzew se suivent et se ressemblent. En effet, les électeurs assistent médusés à une guerre de clans aux antipodes de leurs préoccupations quotidiennes. La scène politique locale est, le moins que l'on puisse dire, en effervescence à quelques semaines du renouvellement des instances élues locales. Les partis de l'alliance présidentielle se livrent à une guerre larvée, une véritable guerre des tranchées, pour la confection des listes des candidats. Au RND, malgré l'injonction de son secrétaire général, Ahmed Ouyahia, pour l'ouverture des listes aux candidats non militants, le mécontentement semble gagner la base qui commence à se constituer en poches de résistance, à la périphérie des instances locales. Cette résistance, passive pour le moment, fait que le bureau local reste désespérément vide, totalement abandonné par les militants. Au point où les membres du bureau local ont été invités, ce jeudi, par SMS, à assister à une réunion au domicile d'un responsable local. Le FLN, quant à lui, comme à son habitude, se caractérise par l'émergence de Kasmas parallèles, signe d'un malaise chronique et récurrent. Outre la Kasma officielle, depuis quelques jours, le colonel Abid ouvre un bureau parallèle, au grand dam des responsables du parti et, enfin, un autre élu s'active de son côté à constituer une troisième liste. D'ailleurs, cette confusion du vieux parti a fait qu'à la dernière conférence des cadres, tenue à l'hôtel Ryadh, à Alger, ce n'est pas un élu local du parti qui a été convié à assister, mais le maire par intérim de la ville. Un maire élu lors des élections locales de 2002 sur une liste indépendante. Cette présence à la conférence des cadres du parti n'est autre qu'un clin d'œil pour une alliance, même contre nature, à un élu qui préside aux destinées de la localité depuis deux mandats. Pour de nombreux militants du FLN, « cette présence n'est qu'un leurre. » D'ailleurs, l'élu, initialement invité à cette conférence, dont le nom a été barré à la dernière minute, s'est insurgé dans un écrit, dont une copie est en notre possession, auprès de l'instance exécutive provisoire du parti. Cette démarche a été suivie par un autre écrit de la Kasma d'Arzew, dont une copie est aussi en notre possession, où il est clairement demandé de porter l'affaire devant les instances judiciaires compétentes. Ceci étant dit, cette pré campagne se déroule, comme à l'accoutumée, loin des préoccupations majeures des électeurs, lesquels, le moment décisif, le montrent d'ailleurs de fort belle manière en s'abstenant de cautionner des candidats qui n'hésiteront pas à les renier une fois élus.