Les rejets massifs de candidatures aux dernières élections législatives sont toujours en mémoire et rares sont les « nouvelles têtes » qui veulent tenter l'aventure lors des prochaines élections locales. C'est surtout la phase de dépôt et d'étude des dossiers au niveau des services de l'administration locale qui fait grandement peur aux postulants, lesquels ne veulent pas vivre la même mésaventure que les candidats éjectés lors des élections législatives. On se rappelle que plusieurs candidats, dont un député sortant et une personnalité sportive, avaient été « dégommés » de la liste des participants pour des motifs que les intéressés ont toujours considéré comme des prétextes fallacieux. De quel droit peut-on barrer la route à un jeune député qui venait juste de terminer son mandat ? s'interrogent des Chélifiens. De passage à Chlef, à l'occasion de la campagne électorale, un président de parti, en réaction à l'éviction de la tête de liste de sa formation, a carrément demandé la levée de l'état d'urgence, lequel, d'après lui, est « utilisé par certains walis pour rejeter certaines candidatures qui ne plaisent pas ». En plus clair, on soupçonne certains responsables locaux d'utiliser cette procédure et les prérogatives qui leurs sont accordées dans l'exercice de leurs fonctions pour « régler des comptes avec des opposants de la gestion locale des affaires publiques ». C'est pourquoi, nous dit-on, il y a pénurie de candidats crédibles, en mesure de répondre à l'attente des citoyens. « Ces derniers existent, mais ils ont peur qu'on leur colle des étiquettes à tort pour les éjecter de la course aux élections locales », indique un ancien militant du vieux parti. D'ailleurs, à quelques semaines de cet important rendez-vous, rares sont les partis qui ont réussi à dénicher « l'oiseau rare » parmi la société civile, car les personnes approchées ont soit décliné l'offre, soit demandé des garanties pour leur passage sans encombres. « Les cadres de la ville contactés à ce propos hésitent ou refusent carrément de faire partie des assemblées locales, invoquant la gestion administrée de ces collectivités et le peu de considération accordé à l'élu », nous confie un autre membre d'une formation en lice pour ces élections. Tout porte à croire donc que le prochain rendez-vous électoral sera un remake des précédents avec le même personnel politique, dont beaucoup ont prouvé leur limite et tourné le dos aux préoccupations essentielles des citoyens.