Une première au niveau national et maghrébin, l'école doctorale d'astrophysique (EDA), domiciliée à l'université Mentouri de Constantine, sera ouverte à partir de cette nouvelle rentrée universitaire. Selon un communiqué du département de physique de la faculté des sciences exactes, cette école repose particulièrement sur « une synergie entre l'université et le domaine de la recherche scientifique » par un travail de partenariat liant les deux universités algériennes de Constantine et de Batna avec les deux grands centres nationaux de recherches, à savoir le CRAAG (Alger) et le centre des techniques spatiales (CTS) à Arzew. En effet, le lancement d'une formation rigoureuse de haute qualité au profit d'étudiants ayant obtenu un diplôme de physique (DES ou ingéniorat) permettra à ces derniers de se spécialiser en astrophysique théorique (astroparticules, cosmologie, astrophysique nucléaire, plasmas astrophysiques, traitement du signal et simulations). Cette formation, de l'avis des spécialistes, « va enrichir les départements de physique et les établissements de recherche avec ces nouvelles spécialités pour préparer de futurs docteurs en astrophysique » qui, eux aussi, se consacreront au développement de cette discipline en Algérie.Le professeur Djamel Mimouni, coordinateur de l'école doctorale d'astrophysique et président de l'Association Sirius, nous apprendra qu'un concours national sera ouvert à tous les étudiants algériens, le 12 novembre 2007. Le communiqué en question rappelle qu'aucun enseignement d'astronomie et d'astrophysique n'existe, depuis l'Indépendance, dans les universités algériennes, à l'exception de la courte expérience de la post-graduation d'astrophysique de Blida, au début des années 1990. Il précisera, par ailleurs, que cette école d'excellence « s'ouvrira largement sur les compétences scientifiques extérieures », ajoutant que « des professeurs et des directeurs de recherche interviendront dans l'encadrement des étudiants. Des spécialistes de renom venant, notamment de University of New Brunswick au Canada, de l'institut d'astrophysique spatiale à Paris, du space research institut de l'académie d'Autriche, et l'American university à Sharjah ». D'autre part, un autre projet devrait accompagner celui de l'école doctorale : il s'agit de la réalisation d'un observatoire dans la région des Aurès, qui pourrait contribuer à la formation des chercheurs. Les signataires du communiqué se disent persuadés que « ce projet prestigieux pourra s'insérer particulièrement dans les réseaux d'observation existants, créés avec des instruments identiques installés en différents endroits autour du globe pour pouvoir étudier un objet astronomique, tel que le soleil, en continu ». Ils affirment que « le choix de la région des Aurès est stratégique. Son site est non seulement loin de la pollution lumineuse des grandes villes, mais entouré de différentes universités, comme celles de Khenchela, Batna, Constantine, Annaba, Tébessa, …et dont certaines sont notamment concernées par ce projet ». Et d'ajouter que « le climat est très sec, mais la qualité du site devra néanmoins être confirmée par des évaluations plus poussées ». Un observatoire, voilà ce qui pourrait permettre la mise en place d'une stratégie nationale de développement des sciences astronomiques et spatiales.