La première journée médicale sur l'asthme chez l'enfant et le nourrisson, a révélé que beaucoup reste à faire pour bien connaître les manifestations de la maladie, avant de prescrire le traitement idoine. Tenue jeudi dernier à la faculté de médecine du Chalet des Pins, et organisée par un comité présidé par Dr Tahar Khelifi-Touhami, la rencontre a fait appel aux spécialistes algériens des différents CHU, avec la présence des Français Bidat et Boule, exerçant dans les hôpitaux parisiens. Le rendez-vous, chargé de communications, a permis aux intervenants d'exposer les résultats des dernières études sur l'asthme du nourrisson et de l'enfant, ainsi que les techniques de diagnostic et d'exploration." Au même titre que les autres maladies respiratoires, l'asthme a besoin d'un plan national de lutte et de prévention ", indiquera un intervenant, qui rappelle la nécessité d'instaurer un programme d'éducation médicale au profit des enfants malades, pour faire face aux réticences et aux idées reçues, notamment du côté des parents pour qui cette pathologie est source de vives inquiétudes. A Constantine, les manifestations de la maladie chez la population jeune, et les secteurs les plus touchés demeurent encore très peu connus. L'étude la plus récente, réalisée en 2001 par une équipe dirigée par Dr Khelifi-Touhami, et composée de pédiatres, médecins généralistes et épidémiologistes, a permis d'aboutir à des conclusions pour le moins alarmantes. " L'enquête, menée suivant un questionnaire préétabli par l'organisation mondiale de la santé (OMS), a ciblé 2 474 élèves scolarisés dans 15 CEM répartis sur les neuf secteurs urbains de la commune de Constantine ", précisera Dr Naziha Atoui, membre de l'équipe de sondage. On apprend que 298 enfants, âgés entre 13 et 15 ans, présenteraient des signes d'asthme, soit une prévalence de 12%. Le secteur de Boudraâ Salah est le plus touché, avec un taux de 24,35 %, suivi par celui de Boussouf et Bidi Louiza, avec respectivement 17 % et 16 % des sujets questionnés. « L'étude, réalisée suivant les normes de l'OMS, demeure l'unique à ce jour dans la wilaya de Constantine. Depuis, il n'y a pas eu d'autres enquêtes pour pouvoir étudier les facteurs de risque et l'évolution de la prévalence », rappellera notre interlocutrice, qui ne manquera pas de noter que cette expérience, initiée par le cabinet du Dr Khelifi-Touhami, avec le financement d'un laboratoire privé, a nécessité de gros moyens. Un message à peine voilé à l'adresse des autorités sanitaires de la wilaya, appelées à s'impliquer dans ce genre d'entreprises.