A Béni Douala, l'insalubrité a atteint un seuil alarmant. Ordures jetées pêle-mêle, bouteilles de bière vides et autres sachets jonchant les fossés, réseaux d'assainissement obsolètes, décharges sauvages poussant comme des champignons, avaloirs bouchés… Tel est le constat que l'on peut dresser de la situation dans laquelle se trouve le chef-lieu de la commune. Si les pouvoirs publics ont brillé par leur immobilisme, l'incivisme dont fait preuve le citoyen y est pour beaucoup dans cette situation. Les services en charge de la gestion de l'hygiène semblent dépassés quand ils ne sont pas démissionnaires. Dans le quartier Aguenni Tagua, où se trouvent le siège de l'APC, la polyclinique et autres édifices publics, le paradoxe est flagrant. Deux niches à ordures sont construites. L'une à côté de la mairie, l'autre tout près du portail du lycée Imache Amar. Cette illustration, à elle seule, résume la défaillance : à savoir l'inexistence du service de la voirie. Au lieu de procéder à la collecte des déchets et les transporter à la décharge ou les incinérer dans des lieux appropriés, des tas d'ordures s'amoncellent, dégageant des odeurs pestilentielles qui agressent le sens du passant. Lors de son passage dans la région en 2006, le ministre de la Solidarité Djamel Ould Abbès avait fait don d'un camion équipé d'une benne à ordures qui a fait l'objet d'un vol dans la commune d'Ath Zmenzer. Depuis, la situation s'est nettement détériorée. Quand les services municipaux sont pointés du doigt par la population afin de trouver une solution à ce problème encombrant, ces derniers évoquent, comme à l'accoutumée, le budget insuffisant de la commune pour pouvoir se doter de moyens adéquats. En attendant, les citoyens se demandent que fera l'équipe fraîchement élue à la tête de l'APC. Eux qui ont fait de l'environnement un slogan de campagne.