La Chine est incontestablement dans le giron des superpuissances. L'éveil du géant asiatique a bouleversé toutes les donnes et lui confère aujourd'hui la place qui lui est due au pinacle du monde. Après avoir fait éclater son savoir-faire dans tous les domaines, voila que la Chine se met à la construction de son premier train à grande vitesse. Pouvant atteindre une vitesse de 300 km/h, ce premier TGV chinois devant accueillir 600 passagers sera conçu selon la technologie la plus avancée et devra réduire le trajet de 115 km reliant Beijing à Tianjin, de 80 à 30 minutes. « La Chine a rejoint le club restreint, après le Japon, la France et l'Allemagne, en devenant le quatrième pays capable de produire de tels trains », commente Wang Yongping, porte-parole du ministère des Transports ferroviaires en notant que la structure du train, basée sur un alliage en aluminium, sera la plus légère au monde. Confiés au constructeur Sifang Locomotive and Rolling Stock Co, les premiers TGV chinois seront livrés durant le premier semestre 2008, fin prêts pour les Jeux olympiques de Pékin. A noter que le train Eurostar qui a battu le record du voyage le plus rapide entre Paris et Londres a évolué à la même vitesse de 300 km/h, alors que le TGV français le plus rapide au monde roule à une vitesse de 320 km/h. Une précision qui montre la capacité chinoise à concurrencer les plus performants dans le domaine. Cette ascension fulgurante n'est pas sans susciter l'attention du secteur des chemins de fer dans le monde, qui guette ce géant qui a décliné toutes les offres japonaises, françaises et allemandes pour favoriser son savoir-faire national. Selon le français Alstom, « le jeu reste ouvert, car de toute façon la Chine n'aurait jamais acheté clés en main un TGV étranger. Toute la stratégie chinoise consiste depuis ces dernières années à établir des partenariats, joint venture entre sociétés étrangères et chinoises afin d'acquérir la technologie ». C'est sur cette base que sur les 60 TGV achetés à Siemens, seuls 3 seront construits en Allemagne et le reste en Chine. De l'aveu du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, la Chine « est en train de devenir un pôle du monde qui se transforme en multipolaire ». Un constat motivé par une croissance remarquable de ce pays qui ne cesse de compter les pas sur le chemin du développement. Des pas qui en annoncent bien d'autres, puisque le géant éveillé n'a pas encore joué toutes ses cartes. Ce nouveau pas dans la construction ferroviaire ne fait que confirmer cette tendance positive de l'économie chinoise. S'imposant comme l'usine du monde, en battant des records dans l'industrie du textile, de l'automobile et de l'électroménager, la Chine est ambitieuse et a les moyens de ses ambitions. Elle, qui a envoyé soixante fusées dans l'espace, envisage pour les années à venir l'envoi d'une mission sur la Lune. Elle construit ses propres centrales nucléaires et investit près de 100 milliards de dollars par an en matière de défense. Elle adhère à l'OMC et décroche l'organisation des Jeux olympiques de 2008. Que de prouesses et d'exploits de ce géant de l'Orient qui font sans conteste trembler l'Occident.