« L'AFCOT, qui dispose de créances s'élevant à 930 millions de dinars et de quelque 200 milliards de dinars de dettes, s'acheminera vers la maîtrise totale de la gestion ». L'émission radiophonique locale « Forum », animée par les journalistes de « Radio Tiaret » et ceux de la presse écrite, a été, jeudi, l'occasion pour le responsable de l'exécutif de passer en revue presque toutes les questions de l'actualité. Les exigences de l'actualité locale et la longueur du temps pris par l'invité avaient nécessité jusqu'au prolongement inhabituel de l'émission d'une autre demi heure, tant le problème du foncier et, subsidiairement, les problèmes induits par les projets d'habitat, tous types confondus, avaient eu la part du lion. M. Mered Brahim a consacré ses réponses à « sa vision du développement dans la région ». S'agissant du logement LSP pour lequel il y eut mouvement de protestation jusqu'au devant du siège de la Radio, par des souscripteurs de Sougueur, ce dossier semble s'afficher comme une mauvaise note au tableau élogieux ressassé sur le développement à Tiaret. Le wali, interpellé sur ce sujet, a tenu à « clarifier les tenants et les aboutissants du problème qu'il qualifie de complexe, car, selon lui, le social participatif n'est pas géré de la même manière à Alger ou à Oran qu'à Tiaret, qui bénéficie de conséquents programmes d'habitat, dont le rural et celui dit social locatif, très prononcés dans la région ». M. Brahim Mered, qui « évoque le rôle de la CNL et de l'assainissement du fichier des postulants », dit « exiger de la part des citoyens un minimum d'honnêteté », car un logement de standing « devrait impliquer les postulants pour un petit effort financier ». Sans évoquer les lourdeurs bureaucratiques qui contribuent, selon les plaignants, à « l'échec de l'opération », le wali, concernant la gestion du foncier, qualifie les gestionnaires de « voleurs et de maffieux qui ont trempé dans la spéculation ». Cela passait irrémédiablement par « la mise en place d'une structure de gestion, avec à sa tête, un nouveau responsable, l'optimisation des ressources humaines, l'assainissement du sommier et l'annulation de certains actes frappés de nullité ». Cela a amené l'orateur a évoquer « sa décision de procéder à une mise en adjudication des lots situés principalement au lotissement dit D-121 » et couper ainsi l'herbe sous les pieds de ceux qui ont fait de « l'AFCOT un fonds de commerce sur fond de dilapidation où même des notables étaient impliqués ». En dépit donc des appréhensions des souscripteurs et l'optimisme mesuré, le wali, qui souligne « l'amélioration du dossier L.S.P », fait par ailleurs savoir que « l'argent qui devait en partie financer ce type de projet est gelé au niveau de la caisse nationale du logement », à cause des complexités, mais, enchaîne-t-il, « l'AFCOT, qui dispose de créances s'élevant à 930 millions de dinars et de quelque 200 milliards de dinars de dettes, s'acheminera vers la maîtrise totale de la gestion, une fois cette entité expurgée des scabreuses affaires de gestion qui la caractérisaient » et aussi du dossier pendant devant la justice où des cadres restent emprisonnés. « Projets ambitieux » Un nouveau bureau d'étude aura été engagé à cet effet pour y remédier. L'invité de « Radio- Tiaret », qui égrena (presque) tous les projets liés au développement dans la région, depuis la situation induite par les dernières élections locales et « ces mentalités qu'il faudrait soustraire à la mégalomanie et les calculs étroits pour valoir aux APC un bon fonctionnement », jusqu'aux problèmes de transport, de santé, de l'environnement, avec la mise en fonction du centre d'enfouissement technique et la réception prochaine de la station d'épuration, aux états généraux des sports, l'aménagement urbain, l'investissement étranger, l'éducation et l'enseignement supérieur, tous les indicateurs semblaient clignoter au vert, à l'aune d'une visite présidentielle que M. Mered Brahim « confirme pour les semaines à venir ». Le responsable de l'exécutif a aussi et surtout évoqué les projets liés à l'implant d'une raffinerie, projet auquel est adjoint, dit-il, « un complexe pétrochimique », au chemins de fer qui viennent de connaître « un nouveau tracé incluant de nouveaux périphériques » et, en arrière fond, l'amélioration urbaine qui aurait touché 220 cités au bénéfice de 500 000 habitants. Beaucoup d'autres préoccupations liées à la jeunesse et indubitablement à l'emploi, aux dispositifs et aux réticences des banques, au secteur du transport, à la santé et à l'investissement furent soulevés. S'agissant de la jeunesse, le wali, tout en rappelant le travail accompli par la commission installée à cet effet et dont il dit « ne pas en être totalement satisfait », fait savoir que les « 1 530 locaux commerciaux, loin de ressembler à ces garages qu'on construit à l'alignement ici et là, vont devoir profiter aux jeunes artisans et à ceux ayant préalablement adhéré aux organismes traditionnels ». Réalisation d'une raffinerie en bonne voie La démarche, explique-t-il, tend vers « une prise en charge qualitative de ce dossier », ce qui s'est traduit par la réalisation d'ensembles harmonieux et adéquats à même de susciter de l'entrain et des vocations. Pour le secteur de la santé, « l'effort entrepris depuis des années a valu des projets ambitieux », citant les deux cliniques dentaires et de l'ORL réalisées à côté du service ophtalmologique et équipées, ainsi que la réalisation en cours d'un service de traumatologie, d'un pavillon d'urgence à Ksar-Chellala, d'un hôpital de 140 lits à Sougueur, d'un service de chirurgie viscérale, d'un complexe mère/enfant, d'une annexe de l'institut pasteur, de l'acquisition de scanner et de doppler, de la réhabilitation des structures de base, de néphrologie, un centre cancer et un centre intermédiaire. Des réalisations et des équipements qui vont pour beaucoup, dira-t-il, atténuer les appréhensions, surtout avec les dizaines de spécialistes affectés par le ministère. Attendu sur cette lancinante question, celle de savoir où en est le projet de réalisation d'une raffinerie, qui semble tarauder les esprits des Tiarétis de par les perspectives que ne manquera pas de susciter une telle réalisation, le wali confirmera les études en cours par les experts de Sonatrach. Cette entreprise qui finalise le dossier, a des équipes techniques qui se relaient sur le terrain pour finaliser certains problèmes, dont celui lié à l'indemnisation. Pour rappel, la raffinerie de pétrole est implantée sur un terrain de 320 ha, situé dans la zone industrielle du sud de la ville de Tiaret. Et selon la division engineering et développement de Sonatrach, une société de processing sera créée entre Sonatrach et le partenaire entrepreneur retenu. Cette société de droit algérien verra son capital social détenu à hauteur de 65% par Sonatrach. L'objectif de cette société de « processing » consistera en la réalisation, la gestion et l'exploitation de la raffinerie. Il est à noter, par ailleurs, que pas moins de quatorze manifestations d'intérêt ont été formulées par des sociétés algériennes et étrangères. Le site de la raffinerie avait été visité par deux fois par le ministre de l'Energie et des Mines. La raffinerie de pétrole sera conçue pour une capacité de traitement de 165 MMTPA de pétrole brut et aura pour objectif d'assurer les traitements primaires et secondaires nécessaires pour la production et la maximisation des produits blancs avec des qualités conformes aux exigences internationales. Le pétrole brut à traiter par la raffinerie de Tiaret sera le pétrole brut algérien, appelé communément « le Sahara Blend ». Ce pétrole proviendra du centre de stockage et de distribution de Haoud El-Hmara, dans le Sud algérien. Les produits finis appelés à sortir de la raffinerie de Tiaret sont les essences, le kérosène/Jet fuel et le gasoil, propane et butane ainsi que la maximisation des produits, comme le kérosène ou encore le gasoil.