Sept citoyens, parmi les 43 familles occupant le site pour sinistrés de l'Eniem, au nord-est de la ville de Tizi Ouzou, ont entamé une grève de la faim depuis samedi dernier, pour faire entendre leurs cris de détresse et inciter les pouvoirs publics à leur trouver une solution de relogement le plus tôt possible. Sur place, nous avons rencontré des citoyens « déterminés à faire valoir, en toute légalité, leur droit à un toit décent ». « Nous n'avons pas cessé d'alerter l'APC de Tizi Ouzou, la daïra, ainsi que les services de la wilaya et même l'APW. Hélas ! dix-huit mois après qu'on nous eut parqués ici, nous endurons toujours les mêmes conditions », nous affirme un gréviste de la faim, qui exhibe des documents « résultant des nombreuses et vaines démarches entreprises pour être relogés ». Selon nos interlocuteurs, « le site n'est plus accueillant et, de jour en jour, l'insalubrité et l'inconfort aggravent notre situation. » « La grève de la faim est notre ultime appel de détresse à l'intention des pouvoirs publics », ajoutent-ils. « A la veille de l'Aïd, nous avons souffert des pluies torrentielles qui se sont abattues. Cette nuit-là, nous avons reçu la visite de trois élus de l'APC qui nous ont promis des bâches pour nous prémunir des intempéries », se rappellent les grévistes de la faim, inquiets du devenir en pareil temps de leurs malades chroniques et enfants. Du côté des services de l'APC de Tizi Ouzou, une élue nous affirme que « nous ne pouvons que soutenir ces citoyens, la commune étant dépourvue de logements où nous pourrions les accueillir ». « Le fait que notre wilaya n'a pas eu de chalets, au lendemain du séisme de mai 2003, rend aujourd'hui le recasement des sinistrés aléatoire », précise cette élue de l'assemblée locale.