Le secteur de la formation et de l'enseignement professionnels, qui vient d'effectuer sa deuxième rentrée, après celle de septembre dernier, est-il sur la bonne voie pour entamer sa mise à niveau, lui permettant d'être au diapason des besoins sans cesse croissants du marché de l'emploi ? Il faut souligner que certains secteurs d'activités, tels le bâtiment, les travaux publics et le tourisme, manquent cruellement de main-d'oeuvre qualifiée. Ce déficit représente un facteur exogène, à l'origine de l'absence d'une dynamique dans tous les secteurs d'activités, y compris dans l'administration qui, faute d'un encadrement de qualité, offre des prestations médiocres et peu convaincantes aux contribuables, de plus en plus exigeants quant à leurs droits. Si l'on se réfère aux déclarations des responsables du secteur de la formation et de l'enseignement professionnels sur la nouvelle stratégie mise en œuvre pour répondre aux exigences du développement et du marché de l'emploi, il est fort possible que les projections arrêtées aboutissent à la création d'une main-d'œuvre de haute qualité. Cet objectif est à la portée de ses initiateurs, d'autant plus que les moyens matériels et humains sont disponibles, en plus de l'expérience dans le domaine de la formation acquise dans les années 1970 et 1980 avec les centres de formation des ouvriers (CFO), le CTAM et le CEFOS, tous relevant du groupe industriel Sider, sans compter ceux versés dans l'apprentissage de métiers manuels, telles la maçonnerie, la plomberie et la menuiserie. Doté de 10 000 places pédagogiques, réparties entre trois instituts de formation, dont un à vocation nationale, de 9 centres de formation professionnelle et administrative en plus d'annexes, ce secteur, qui vient de bénéficier d'équipements neufs pour la réalisation des travaux pratiques, semble tout indiqué pour amorcer un nouvel élan qualitatif, et s'intégrer progressivement dans le développement avec les bras et la matière grise nécessaires, et sans lesquels il n'y aurait ni croissance, ni évolution. Faut-il continuer à former pour le plaisir ou continuer à le faire en quantité et sans débouchés ? Persister dans cette voie, c'est aller tout droit vers un chaos programmé, sans perspectives d'avenir. Aussi, nombreux sont les stagiaires qui, après une formation suivie, ont des difficultés à s'intégrer dans le milieu du travail faute du niveau requis. Et il en faudra du temps pour rendre ceux-ci efficaces et rentables, sachant que cela peut durer plusieurs années au moins. Par ailleurs, le nombre de jeunes en formation est des plus réconfortants, puisque pour cette rentrée, il a été enregistré pas moins de 2 600 nouveaux stagiaires, dont un grand nombre a opté pour des filières très demandées sur le marché de l'emploi. Les métiers les plus sollicités aujourd'hui se trouvent dans les secteurs de la construction, le tourisme et les services ainsi que l'agriculture. Assiste-t-on à une véritable ouverture du secteur de la formation et de l'enseignement professionnels sur l'environnement en général ? La question reste posée et il faudra attendre encore pour pouvoir apprécier cet effort à sa juste valeur.