Défiant l'instruction émanant du secrétariat national de l'UGTA en date du 9 février, stipulant que l'ensemble des opérations électorales des structures de base sont momentanément suspendues, l'union locale d'El Khroub compte organiser, samedi prochain, les élections de renouvellement de la section syndicale du complexe SNTA d'El Khroub. Là n'est pas le seul hic qui risque de piéger cette initiative, mais depuis l'annonce de l'organisation de ces élections, beaucoup d'irrégularités sont venues entacher la démarche des organisateurs. L'assemblée générale des travailleurs, tenue le 30 janvier dernier, a permis l'installation d'une commission des candidatures, composée d'un membre de l'union locale et de deux travailleurs élus.Cette dernière a entamé son travail dans des conditions normales et réceptionné 81 dossiers de candidature. Mais les problèmes ont commencé à partir du moment où le représentant de l'union locale, Tibah Fodil, a voulu forcer les deux autres membres de la commission à refuser quatre dossiers, sous prétexte que les candidats en question sont privés de leurs droits au sein de l'entreprise. En l'absence d'arguments recevables, les deux membres se sont opposés à cette exclusion, ce qui poussera Tibah à passer outre l'AG, dont les décisions sont pourtant souveraines et ne peuvent être changées par une décision individuelle, et remplacer les deux membres, tel que consigné sur un PV en date du 18 février. Le même jour, la nouvelle commission va se réunir et décider de l'exclusion des quatre candidats, qui semblent poser problème à l'union locale. Les deux membres « déchus » ont introduit un recours auprès des instances syndicales, se considérant toujours comme membres de plein droit de la commission. Entre-temps, la nouvelle commission, dont les membres ont été choisis sur mesure par l'union locale, n'a pas longtemps résisté après que l'un des nouveaux membres s'est rendu compte de l'irrégularité de la procédure. Dans une doléance, adressée au responsable de l'union locale, ce membre a mis le doigt sur le fond du problème en décrédibilisant les manœuvres du représentant de l'union locale. En clair, il fait observer que « ladite commission n'était plus celle des candidatures, mais celle des exclusions », en s'appuyant sur l'article 10 du statut de l'UGTA, qui n'interdit la candidature qu'à ceux qui sont exclus des rangs du syndicat, en précisant ensuite que les quatre candidats en question remplissent toutes les conditions. Le refus de ces candidatures est donc contraire aux principes de l'activité syndicale et aux statuts de l'UGTA, en déduit-il dans sa lettre, et d'ajouter que, par conséquent, toutes les décisions émanant de cette commission sont nulles et non avenues. La bataille de procédure est engagée, et d'ici samedi la situation risque d'être renversée. Les travailleurs vont-ils laisser l'union locale choisir pour eux leurs délégués et leur imposer une section syndicale maison, comme cela a été le cas pour la section sortante ?