« Les raisons sont politiques », selon un responsable russeLe renvoi de 15 MIG-29SMT livrés par la Russie à l'Algérie n'aura pas de répercussions sur les autres contrats signés dans le cadre de la coopération militaire et technique russo-algérienne, a déclaré Andreï Doutov, directeur de Rosprom, l'agence fédérale de l'industrie dépendant du ministère russe de l'Industrie et de l'Energie. L'agence d'information russe Ria Novosti rappelle qu'à la mi-janvier 2008, l'Algérie a renvoyé 15 chasseurs livrés en 2006-2007, arguant que des pièces défectueuses avaient été utilisées dans la construction des appareils. « Aucune menace ne pèse sur les autres contrats », a indiqué M. Doutov dans une interview livrée au quotidien russe Vedomosti rapp, ajoutant que le ministère russe de la Défense était intéressé par ces appareils. Le contrat d'acquisition des MIG-29SMT avait été conclu dans le cadre d'un accord sur la coopération militaire et technique d'un montant total de plus de sept milliards de dollars, intervenu au cours de la visite du président russe Vladimir Poutine en Algérie en mars 2006. La Russie s'était engagée, à mesure de la réalisation de ces contrats, à déduire ces sommes de la dette de l'Algérie envers l'ex-URSS atteignant 4,7 milliards de dollars. « Les raisons du refus de la partie algérienne sont plutôt à rechercher dans la sphère politique et sont sans relation avec l'industrie. Chaque pays mène une recherche indépendante de partenaires, et le domaine de l'armement n'échappe pas à cette règle », a déclaré le directeur de Rosprom au quotidien russe Vedomosti. La même agence insiste sur le caractère non technique du refus algérien en avançant, le 12 mars dernier, à l'occasion d'un contrat de modernisation des MIG entre l'Inde et la Russie, que l'intérêt manifesté par New Delhi pour les produits de l'industrie aéronautique russe « n'a pas été sapé par la récente démarche de l'Algérie ». « D'ailleurs, les analystes sont unanimes à affirmer que la raison du conflit était non pas technique, mais politique : à savoir l'influence croissante du président français Nicolas Sarkozy qui cherche à promouvoir les Rafale français », indique Ria Novosti en citant le site de gazeta.ru. Dans le même ordre d'idée, l'expert russe Nikita Petrov explore la piste française. « On sait que Paris, toujours en quête de débouchés pour ses chasseurs Rafale, prétendait également à un contrat aéronautique avec l'Algérie. Mais les Algériens ont choisi le MIG-29SMT, d'autant que les conditions du contrat étaient très avantageuses. Premièrement, le prix du chasseur russe est sensiblement inférieur à celui de son concurrent français, alors que leurs caractéristiques tactiques et techniques sont, dans une grande mesure, semblables », écrit l'expert sur le site de l'agence d'information russe. Mais le même analyste pointe du doigt les faiblesses mêmes de l'industrie militaire russe : « Cependant, on ne peut que concéder à la partie algérienne que le niveau d'exécution des commandes à l'exportation a considérablement baissé ces derniers temps dans les entreprises du complexe militaro-industriel russe. »