La prochaine campagne d'irrigation, qui doit s'ouvrir en avril prochain, risque d'être sérieusement compromise. Et pour cause, le principal ouvrage réservé à cet usage, en l'occurrence celui de Oued Fodda, est à son plus bas niveau à cause des faibles apports sur les bassins versants. Il n'emmagasine, selon des sources de l'hydraulique, que 6 millions de mètres cubes, soit 5% de sa capacité de stockage qui est estimée à 125 millions de mètres cubes. Pour parer au plus urgent, les services de l'irrigation ont dû solliciter des transferts de 12 millions de mètres cubes à partir du barrage de Tissemsilt, situé en amont de celui de Chlef. L‘acheminement de cette quantité devrait se faire par des lâchers dans l'oued desservant ce dernier ouvrage. On croit savoir que la demande est à l'étude au niveau du ministère des Ressources en eau, seul habilité, dit-on, à répartir les quotas d'irrigation. Le volume sollicité devrait, à en croire les mêmes sources, couvrir les besoins de la campagne d'irrigation pour la période allant de mai à septembre prochain. Le second ouvrage, qui est utilisé aussi bien pour l'irrigation que pour l'AEP, n'en est pas mieux loti, puisqu'il n'en contient que 31 millions de mètres cubes, sur une capacité globale de 278 millions de m3. Les fellahs de la région ne cachent pas leur inquiétude et vont devoir une nouvelle fois mettre à rude contribution les forages privés existants pour sauver leur potentiel arboricole. Celui-ci représente 5 800 hectares d'arbres fruitiers, dont une grande partie est constituée d'agrumes. La sécheresse persistante qui sévit au niveau des deux ouvrages de la wilaya a été accentuée par les faibles apports enregistrées ces derniers temps, en dépit des fortes chutes de pluie qui se sont abattues les 6 et 7 mars.