Organisés dans une corporation activant depuis des lustres dans le quartier ancestral d'El Djezarine, les tripiers de la rue Saïd Tlili, plus connus pour la vente d'abats, merguez et saucissons, rappellent les conditions dans lesquelles ils continuent d'exercer un métier, qui demeure pour eux une source de revenus pour des centaines de familles. Dans la ruelle, située à quelques pas de la mosquée Sidi Lakhdar, où une trentaine de triperies se côtoient depuis plusieurs générations, les concernés déplorent l'état de la chaussée abandonnée par l'entreprise chargée de réaliser la réhabilitation du réseau d'AEP. « Nous avons pris à notre charge la remise en état des lieux et la réfection de la ruelle devenue boueuse et impraticable », affirment les commerçants, qui disent payer des jeunes chaque jour pour assurer le nettoyage du passage et le ramassage des ordures. « Nous avons saisi la commune de Constantine pour la prise en charge du quartier en matière d'hygiène, mais sans résultat, car les agents de ramassage des ordures boudent toujours ces ruelles », réclament-ils, et de poursuivre que « malgré toutes les difficultés, nous avons toujours pris le soin de produire une marchandise conforme aux conditions d'hygiène et livrée de l'abattoir communal avec le contrôle rigoureux des services vétérinaires ». Par ailleurs, les commerçants noteront que « l'éclairage demeure toujours absent dans un quartier où l'insécurité règne tôt le matin et tard le soir ». Ils se disent prêts à s'investir pour améliorer encore plus la qualité de leur service, pourvu qu'ils obtiennent une aide de l'Etat leur permettant d'aménager leurs boutiques, et d'acquérir des présentoirs conformes, dont le coût reste encore au-dessus de leurs moyens financiers.