Comment faisaient les malades avant la banane ? C'est une véritable question existentielle, contrairement aux apparences. Comment faire avec des bananes dont non seulement les prix ne cessent de prendre de l'altitude, mais dont la taille suit la même tendance. Qui arrêtera la flambée des prix ? Certainement la loi de l'offre et de la demande diront nos ingénieux économistes. Mais quand ? Rétorqueront les inconditionnels de ce fruit exotique. Pour les pauvres, mais également pour les malades. Comment faire lorsqu'on est pauvre et malade pour avoir accès à la banne bienfaitrice que même les médecins n'osent pas décommander. Prendre son mal en patience, dirait le philosophe. Car depuis un certain temps, trouver une banane conventionnelle est devenu pratiquement de l'ordre de l'exploit. Car au fur et à mesure que son prix augmentait, sa taille s'allongeait. Ce qui fera qu'à l'arrivée, l'augmentation aura doublé en une seule opération. Revoilà le « deux en un » qui ressurgit avec ostentation. Tout semble indiquer que nous devrions faire avec des bananes de plus en plus longues. Ce qui obligera le recours à la découpe. Comme pour les marchands de tissus, on fera appel au mètre linéaire. Les plus riches pourront acheter au décamètre, tandis que le populo se payera une fine rondelle. Comme une vulgaire « saucisse » à la viande équine. D'où le divin plaisir d'être malade, rien que pour une tranche de banane. Sinon se résigner à rester en bonne santé. Est-ce possible sans banane ? Seuls les malades savent que pour les pauvres c'est l'unique solution.