Après une rentrée universitaire relativement calme au campus Mentouri et à travers l'ensemble des facultés de Constantine, la récente montée au créneau de la section syndicale du CNES laisse-t-elle présager des turbulences pour les semaines à venir ? En tout état de cause, cette question semble être à l'ordre du jour au sein de cette structure et du corps enseignant qui « s'élève avec vigueur contre le risque de morcellement et de démantèlement de leur communauté qui pourrait résulter de l'application du décret exécutif n° 196/03 du 3 mai 2003, portant sur l'octroi de primes spécifiques de poste octroyées aux enseignants de neuf universités de l'Est et qui exclut ceux de l'université de Mentouri ». Par rapport à ce problème, le CNES se positionne sans ambiguïté en dénonçant ce qu'il considère comme une mesure à contre-courant de la logique « sachant, souligne le coordinateur de la section syndicale, que plusieurs de ces universités sont limitrophes, et à ce titre elles ne s'insèrent pas dans le moule du zooning. C'est pourquoi, la tutelle doit impérativement également faire profiter nos enseignants de cette prime importante puisqu'elle équivaut à près de 80% du salaire ». Dans leur propre analyse de ce problème, la majorité des enseignants de l'université Mentouri s'inquiète avec encore plus de force des retombées fâcheuses de cette crise. « La meilleure preuve que le risque est réel et de taille, dénoncent-ils en masse, c'est l'hémorragie qui commence à affecter plusieurs facultés et qui s'est traduite par le départ de nombreux enseignants vers les pôles universitaires les plus proches de Constantine où cette prime leur sera octroyée. » Pour preuve, ils donneront l'exemple de ces 15 enseignants de rang magistral et tous issus de la faculté de sciences économiques et de gestion qui auraient rejoint les universités de Khenchela et d'Oum El Bouaghi. En outre, et selon cette même source, d'autres facultés ont ressenti à leur tour le contre-coup de cette mesure. C'est d'ailleurs la même opinion que l'on relève dans l'analyse du CNES qui rencontrera, le 11 décembre prochain, le recteur de l'université pour lui exposer les doléances du corps enseignant, quelques jours avant d'engager un large débat à la faveur de la tenue d'une assemblée générale programmée le 14 du même mois et où seront débattus également d'autres points à l'ordre du jour, selon le coordinateur de la section syndicale du CNES.