Quel bilan faites-vous de cette édition ? J'estime que la 6e édition de Dimajazz a été une totale réussite. J'en tiens pour preuve le fait que les objectifs tracés ont été intégralement atteints avec une affluence record à laquelle on ne s'attendait pas. Par ailleurs, le programme artistique, arrêté depuis des mois, a été respecté à la lettre, chose qui n'est pas aisée au vu des contraintes rencontrées. Je tire aussi une grande satisfaction du festival off, c'est-à-dire des programmes pédagogiques. Des jeunes venus des quatre coins du pays ont pu côtoyer les grands noms du jazz à travers les master-class et les résidences de formation et de création organisées au niveau du conservatoire communal. Pouvez-vous en dire plus sur ces programmes pédagogiques ? Nous avons organisé plusieurs master-class avec certains musiciens qui ont participé à ce festival, à l'image de Steve Coleman, Mokhtar Samba ou encore les membres du groupe Sawadu. Les résidences de formation et de création ont commencé, quant à elles, bien avant le festival, dont notamment la résidence de formation assurée par Pierre Vaiana, Salvatore Bonafede et Zohra Lajnes. Par ailleurs, le fruit de la résidence de création a été le groupe Al Fundunq, qui nous a gratifiés d'un bon concert lors de la 4e soirée. Ces programmes ont profité aux musiciens amateurs et initiés, mais aussi aux enseignants du conservatoire. Beaucoup de nouveautés sur le plan artistique… Une participation variée à travers la présence de plus de 13 nationalités a donné un cachet particulier à cette édition et aux prestations des différents groupes, avec à la clé deux soirées dédiées au jazz américain. La nouveauté, cette année, a été axée sur le chant, qui est un concept qu'on a voulu développer pour cette édition, au même titre qu'une plus grande présence féminine sur le plan artistique. En outre, nous avons invité Philippe Rochet, un artiste peintre français, qui a apporté sa propre touche au festival à travers ses dessins et toiles, exposés au TRC et qui traduisaient sa propre vision des événements et des concerts donnés depuis l'ouverture. Une affluence record cette année… Il est clair que le festival a pris beaucoup d'ampleur et qu'il draine de plus en plus de curieux qui viennent d'Alger, d'Annaba et même de Tunisie. Constantine abrite un événement international qui est devenu un carrefour musical reconnu et honorant l'Algérie. L'absence d'une grande salle de spectacles pour faire profiter les amoureux du jazz nous pose un réel problème. Je lance un appel aux autorités pour remédier à cette difficulté, car il est évident que beaucoup de gens veulent profiter de ce genre d'événements. Votre sentiment... J'ai le sentiment que nous sommes sur la bonne voie et qu'il nous faut toujours faire mieux et le rendez-vous est déjà lancé pour l'année prochaine pour une 7e édition encore meilleure. Je tiens, par ailleurs, à remercier tous ceux qui ont contribué à la réussite de cet événement, particulièrement la ministre de la Culture et le wali de Constantine, qui ont été d'un grand apport moral et financier. En outre, je remercie notre équipe qui a veillé à l'organisation du festival et qui ne s'est pas ménagée pour en faire une réussite.