Au fil des ans, on constate, impuissants, le décor lugubre qui pèse sur nos mégalopoles. A la disharmonie urbanistique qui caractérise nos villes s'ajoute la piètre allure que nous nous efforçons à donner à nos cités. Celles-là mêmes que nous nous évertuons à appauvrir, écologiquement parlant, en les dégarnissant de leur arbres d'ornement. Si sous d'autres cieux, la moyenne en matière de couverture végétale oscille entre 12 et 15% de la superficie de la ville, chez nous, le taux ne dépasse guère le 1%. Mon ami défile devant mon regard les anciennes photos de houma en bichromie, où étaient alignées de part et d'autre des espèces d'arbres comme le platane ou le bellombra bordant une partie de notre littoral. Alors que les parcs et jardins, poumons nécessaires à la ville, peinent à résister à la déprédation. Que les coupes claires se font de plus en plus menaçantes dans certains massifs forestiers. Que les espaces verts se rapetissent en ville qu'une entreprise de voirie à Bordj El Kiffan fait dans la bêtise, optant pour la solution simpliste pour signer un crime de… lèse-nature. Gêné dans sa manœuvre qui consiste à poser un collecteur, le rustre entrepreneur ne trouve pas mieux que d'abattre une quarantaine d'arbres ficus presque séculaires. Voilà comment on apprend à nos enfants à apprivoiser l'arbre. Comment prendre soin de leur environnement. Comment préserver le green. Comment respecter le milieu dans lequel ils vivent et duquel leur vie – et la nôtre – dépend. En somme, à devenir écolo… Je remonte le temps et je saisis cette image gravée dans mon esprit, lorsque j'ai eu l'occasion, il y a quelques années, de visiter Marrakech. En arpentant le dédale de la Cité rouge, je remarque un tronc d'arbre, les racines bien enfouies dans la terre, qui s'élève en diagonale pour traverser la clôture de la demeure. Le propriétaire de la maison se garde de déterrer l'individu botanique, car il n'a pas eu le quitus des autorités, me susurre-t-on. Un bel exemple qui renseigne sur le souci de l'environnement, au moment où la situation écologique chez nous est en porte-à-faux avec le basique. Où chacun s'ingénie pour parvenir à son but, s'évertue à avoir son petit « bled » bien tapi dans sa tête. Fait ce qui lui sied devant l'indigence des pouvoirs publics.