L'émission de la radio Chaîne III qui passe tous les jours entre 16 et 17h a pris l'habitude, dans ce qui s'apparente davantage à des cancans quotidiens qu'à une revue des médias, de prendre pour cible El Watan. Un exercice presque quotidien destiné sans doute à satisfaire un plaisir de commérage qui plus est sur une chaîne radiophonique publique. Les contribuables que nous sommes sommes en droit d'attendre autre chose que des platitudes, pour ne pas dire des bêtises, diffusées à une heure de grande écoute. Ainsi, l'un des animateurs qui n'en est pas son premier impair, il faut le souligner, n'a pas manqué de déplorer, dimanche dernier, l'absence d'articles de notre envoyé spécial au Festival de Cannes. Le constat aurait pu s'arrêter là, si l'animateur était un tant soit peu au fait des contingences journalistiques et plus particulièrement celles des envoyés spéciaux de la presse écrite qui ne sont ni celles des agences d'information ni celles des medias lourds que sont la télé et la radio. Apparemment non ; car, en quoi le commentaire qui consiste à relever que le journal a trop de publicité peut-il « éclairer » davantage les auditeurs ? L'auteur du commentaire en question serait certainement dans I'embarras, lui qui s'est évertué auparavant à « mettre en charpie », d'une manière laborieuse — et d'une voix peu radiophonique — un article d'El Watan consacré au 8 Mars. Cinq à six minutes ponctuées de commentaires qui frisaient la méchanceté gratuite et parfaitement inutiles, puisqu'ils n'auront rien appris de plus aux auditeurs. Encore moins leur arracher la moindre risette face à de gros et indigestes calembours. Exercice d'autant plus facile qu'il doit être encore plus difficile pour une chaîne de radio publique qui accepte de laisser sponsoriser ses émissions de grande écoute par des marchands de lessive et autre fabricants de « gazouz », de passer en revue des articles de presse qui critiquent la mise en condition de l'opinion en faveur d'un troisième mandat présidentiel ou qui rapportent tout simplement ce qui passe à Berriane, par exemple. Ce ne sont Ià que quelques tabous (il y en a malheureusement d'autres) sur lesquels la radio-Chaîne III et ses deux autres « clones » s'imposent un « silence radio ». En conclusion et pour paraphraser le « Dark Vador » de Réactions en chaîne, inspiré par le « Jedi » de Stars Wars, souhaitons que la force soit avec ces « chevaliers de la III » contre la bêtise et la censure.