Confrontés à un chômage endémique et à l'oisiveté, des jeunes s'adonnent à la consommation de psychotropes dans plusieurs quartiers et cités de Annaba. Avec des prix variant entre 25 et 100 DA, ces cachets ou gouttes sont à la portée de tous. Certains établissements scolaires du 2e et 3e palier ne sont pas épargnés par ce phénomène. Dans un passé récent, ces substances étaient l'apanage des quartiers populaires, aujourd'hui toutes les cités, même celles huppées sont concernées par la distribution à grande échelle de psychotropes et autre kif, lesquels sont écoulés par de jeunes dealers. Ces derniers, cachés derrière une benne, ou autre dépôt d'ordures, s'adonnent à la vente de ces produits, et ce en toute quiétude. Un morceau de kif, en plus de psychotropes, est cédé à 250 DA. Il convient de signaler que fournisseurs et dealers sont très méfiants. Pour éviter une éventuelle infiltration de policiers dans leur réseau, tout nouveau consommateur doit être obligatoirement parrainé par un ancien drogué, auquel est donné le pseudonyme « intik ». La plupart des gros fournisseurs ont été interpellés et condamnés à de lourdes peines de prison, ce qui n'a en rien réduit le commerce et la consommation de psychotropes chez les jeunes, bien au contraire, ce phénomène a pris de l'ampleur en dépit des actions entreprises par les services de police.