Décidément les membres du gouvernement n'arrivent pas à accorder leurs violons sur cette énigmatique « main étrangère » qui serait à l'origine des événements ayant secoué la ville de Berriane (Ghardaïa). Alors que le ministre de l'Intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni, soutient mordicus « qu'il y a eu bel et bien manipulation venant de l'étranger », celui de la Communication, Abderrachid Boukerzaza, parle avec réserve de cette question. « Nous n'avons accusé aucun pays étranger d'être à l'origine de ces événements », déclare-t-il lors d'une conférence de presse animée à l'issue de la réunion du conseil de gouvernement tenue hier à Alger. Selon lui, l'enquête est toujours en cours et « ce n'est qu'à la fin qu'on va déterminer les responsabilités dans cette affaire ». « Le ministre de l'Intérieur a parlé des 38 personnes arrêtées après les événements, dont 6 détenaient des tracts subversifs », précise-t-il. Revenant sur la question de la médiation algérienne pour concilier les deux parties en conflit au Mali (le gouvernement malien et les rebelles touareg), l'orateur affirme que « l'Algérie n'a jamais renoncé à ses engagements ». « Nous avons pris des engagements et nous ne lésinerons pas sur les moyens pour concilier les deux parties et apaiser la tension dans cette région. Nous ferons tout pour résoudre le problème et ramener le calme au nord du Mali », explique-t-il. La coopération avec les pays du Sahel, ajoute-t-il, s'étend même à la lutte contre le terrorisme. « Il y a une coopération dans le domaine sécuritaire. L'Algérie et ces pays intensifient leur coopération pour empêcher les groupes terroristes d'infiltrer les flux migratoires (12 à 13 000 émigrés) pour rentrer sur les territoires de l'un de ces pays », indique-t-il. La question de l'émigration subsaharienne est traitée, estime-t-il, de façon à ce qu'il y ait respect de la dignité des émigrés. Pour lui, il y a deux catégories d'émigrés africains dans la région de Tamanrasset. « Il y a des émigrés qui rentrent dans un cadre légal et qui bénéficieront même des autorisations de travail pendant leur séjour en Algérie. En revanche, les émigrés clandestins seront traités avec respect et leur refoulement se fera en concertation avec les autorités de leurs pays respectifs », indique-t-il. A la question de savoir si le gouvernement dispose des mécanismes permettant le contrôle des dépenses publiques dans différentes wilayas du pays, le ministre affirme : « Toutes les enveloppes budgétaires dont ont bénéficié les wilayas sont inscrites dans les lois de finances. » Pour contrôler les dépenses, de nombreux mécanismes, dit-il, sont mis en place. « En plus de l'IGF, la modernisation du système budgétaire vise aussi à garantir la transparence et un suivi permanent dans les dépenses des deniers publics. Même la loi sur les marchés publics a aussi le même objectif », soutient-il. Pour rappel, le dernier rapport de Transparency International a tiré la sonnette d'alarme sur l'ampleur de la corruption au niveau des wilayas et des communes du pays. Cette ONG non gouvernementale a affirmé que plus de 10% des budgets destinés au développement local partent sous forme de pots-de-vin. Par ailleurs, le ministre est revenu sur la communication présentée en conseil de gouvernement par le wali de Tamanrasset. Selon le ministre, le gouvernement est en train d'étudier des mesures pour encourager les médecins généralistes à travailler dans cette wilaya qui connaît un déficit en médecins.