Trois banques publiques algériennes viennent d'être retenues en vue de l'ouverture de leur capital au partenariat étranger. Il s'agit en l'occurrence du Crédit populaire algérien (CPA), de la Banque nationale d'Algérie (BNA) et de la Banque de développement local (BDL), selon une source bancaire bien informée. Ces trois dernières ne sont cependant pas les seules banques destinées à ouvrir leur capital, puisque le gouvernement a déjà donné le ton sur la privatisation de tout le secteur public économique. Hormis les entreprises dites stratégiques, Sonatrach, SNTF et Sonelgaz, toutes les entreprises publiques économiques sont susceptibles de passer au statut de la propriété privée nationale ou étrangère. Notre source affirme que la privatisation des entreprises publiques implique celle des banques. De grandes banques européennes, notamment les françaises, les italiennes et les belges, ont déjà fait part de leur manifestation d'intérêt à entrer dans le capital des banques algériennes, affirme encore notre source. Cette dernière considère que l'ouverture du capital desdites banques interviendrait dans une échéance de deux ans. D'après notre source, la Banque de l'agriculture et du développement rural (BADR) n'est pas programmée pour l'instant pour l'ouverture de son capital, du fait que celle-ci finance le secteur agricole, actuellement en phase de « croissance ». Il est à rappeler que l'ouverture du capital des banques, ayant fait pendant longtemps objet d'atermoiements et de débats idéologiques, a buté contre divers blocages, dont l'un est technique : la programmation de l'ouverture du capital de la banque CPA à hauteur de 49% contre 51% pour la banque en portefeuille a suscité la critique, voire l'opposition de la part de la française la Société Générale. La question se pose aujourd'hui de savoir si le gouvernement est arrivé à repousser les frontières d'ouverture de capital au-delà des 49% fixés par le passé. Par ailleurs, plusieurs banques étrangères auraient émis le vœu de s'installer en Algérie. Selon l'APS, hier, plusieurs banques espagnoles ont manifesté récemment un intérêt croissant pour le marché algérien. Ainsi, après Banco Atlantico qui a reçu en mars dernier l'agrément de la Banque d'Algérie pour l'ouverture d'une représentation à Alger, le groupe Santander Central Hispano (SCH) et la Caixa, une importante banque catalane, sont actuellement en contact avec cette même institution financière pour le même objectif, selon l'APS, qui cite une source diplomatique algérienne à Madrid. Le Santander projette actuellement de faire son entrée dans le marché algérien en créant une banque en partenariat avec des banques algériennes. La revue bimestrielle du groupe Santander Pulso Exterio, note la même source, soulignait dans son édition de septembre-octobre que l'Algérie, en dépit de la réforme du secteur bancaire et financier qui reste à faire, « présente pour l'investisseur espagnol de grands attraits et opportunités dans presque tous les secteurs d'activités économiques, en plus de la proximité géographique ». A travers les relations qu'il entretient avec les banques algériennes, le Santander intervient présentement dans le financement d'opérations commerciales en tous genres entre l'Algérie et l'Espagne. Le groupe Santander détient des actions dans les plus importantes entreprises espagnoles : 32% de Cepsa et 20,3% de Union Fenosa. La Caixa constitue, elle aussi, un puissant groupe financier en Espagne : 34,5% de Gas Natural, 10,2% de Repsol YPF, 47,1% d'Agbar, en association avec Suez, et 5% d'Endesa.