Les effets du séisme du 6 juin et les préparatifs pour rendre Oran attractive à l'horizon 2010, date coïncidant avec la tenue en avril de la 16e conférence du GNL (un rendez-vous important pour ses retombées sur le tourisme d'affaires), ont été les raisons pour lesquelles une réunion de travail a été convoquée hier par le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni, accompagné du ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Noureddine Moussa. Lors de la rencontre tenue au siège de la wilaya en présence de l'exécutif, les deux ministres ont indiqué qu'ils étaient venus écouter et étudier les besoins formulés localement dans ce sens. « Un vieux bâti bien entretenu ne pose pas de problème », selon M. Zerhouni qui propose de requalifier la situation en avançant le concept de « vieux bâti à risque » qui exige une intervention en urgence. Communiqué par le chef de l'exécutif local, le chiffre officiel des dégâts occasionnés par les secousses s'élève à 10 bâtisses effondrées partiellement (escaliers, plafonds, etc.) et 27 immeubles présentant des fissures. Hormis 21 blessés légers sur 28, dus à la panique, 2 décès ont été enregistrés dont le pêcheur amateur victime d'un éboulement et une femme malade ayant succombé à une crise cardiaque à Gdyel. Pour expliquer que le problème du « bâti à risque » se posait bien avant les secousses de juin ou de janvier 2008, des statistiques communiquées font état de cas d'effondrement de 393 bâtisses touchant 1164 familles enregistrées durant les 3 dernières années (131 effondrements / 198 familles en 2006 contre 211 / 659 en 2007 et 51/ 109 avant le mois de juin de cette année). 4 décès et 6 blessés ont été déplorés. Un recensement systématique avec précision du degré de vétusté a été confié à 4 commissions ad hoc installées en décembre 2007. Un premier bilan fait état de 657 immeubles touchant 4477 familles classés dans la catégorie grand risque ou 1er degré contre 208 /1205 pour le 2e degré et 50/390 pour la 3e catégorie. Alors que 500 familles vivant dans des tentes, certaines depuis 2001, ont été relogées durant ces 3 dernières années, une procédure urgente a été enclenchée pour parer aux dégâts des deux séismes avec 168 familles susceptibles d'être relogées dont 31 à Boufatis (la localité la plus touchée en janvier) recasées provisoirement dans des locaux commerciaux. Selon le wali d'Oran, des besoins concernant 400 immeubles à conforter (programme 2008) ont été transmis au chef du gouvernement lors de sa dernière visite. Un diagnostic, une opération pour laquelle ont été réservés 325 millions DA, a été initié pour concerner un parc de plus de 54 000 logements et 950 équipements répartis entre les zones d'Oran, d'Arzew et de Mers El Kebir. A ce sujet, l'Etat préconise des solutions spécifiques en fonction des résultats de l'expertise pour laquelle il a été demandé d'adjoindre le CTC pour ses compétences dans le domaine. Aussi, pour parer aux lenteurs bureaucratiques, un aspect évoqué lors de cette rencontre, la procédure de gré à gré au profit d'organismes publics et concernant la rénovation ou la réhabilitation a été revendiquée au même titre que la possibilité d'acquisition d'immeubles domaniaux et la réquisition des logements CNEP, EPLF, etc. fermés. A ce propos, on apprend que 120 logements CNEP sont prêts et 110 logements sont fermés à Aïn El Turck. Parmi les autres demandes figure le lancement d'un projet de réalisation de 5000 logements qui vont accueillir les relogés. L'APC d'Oran a formulé pour sa part le besoin de réhabiliter 4 salles de cinéma dont les arènes pour un montant estimé à 400 millions DA. Alors que Noureddine Moussa a approuvé l'idée de financer un plan de circulation du centre-ville d'Oran, les aspects culturels ont été mis en avant par M. Zerhouni qui parle de spectacle de qualité en citant le festival du cinéma arabe en omettant le festival du raï qui représente l'une des grandes attractions d'Oran en termes de tourisme de masse aussi générateur de richesses en attendant que les affaires économiques décollent.