Le bordj turc de Boghni est recensé patrimoine matériel de la wilaya de Tizi Ouzou. Quelle place occupe-t-il dans le classement des sites archéologiques ? Le bordj turc de Boghni est inventorié, recensé comme patrimoine culturel de la wilaya de Tizi Ouzou mais, il n'est pas encore classé comme patrimoine culturel et quand on parle du classement, on parle de la protection légale. La direction de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou a lancé une opération de classement de beaucoup de sites y compris le bordj turc de Boghni. Donc ce dernier est dans le programme de la direction. Le recensement et le classement du patrimoine culturel constituent la première étape pour sa sauvegarde et sa valorisation. Qu'en est-il de ce bordj ? Le bordj de Boghni fait partie des monuments qui seront classés. Il est dans le programme de la direction de la culture, c'est-à-dire qu'il va bénéficier de la protection légale et la direction de la culture a lancé une opération d'étude pour sa restauration, sa conservation et sa mise en valeur. Nous avons engagé un bureau d'études spécialisé dans la protection des sites et monuments historiques. Donc l'étude est finalisée, il ne reste que son inscription. La direction a demandé au ministère de tutelle son inscription afin de procéder à sa restauration. Actuellement, ce bordj appartient au privé et de nouvelles bâtisses ont été construites au sein même de ce bordj. Comment voyez-vous le devenir de ce projet de restauration dans le cas où les propriétaires s'opposeront à sa réalisation ? C'est une question à laquelle je ne peux pas répondre tout de suite parce que il n'y a pas que la direction de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou qui est concernée pour délocaliser ou prendre d'autres mesures vis-à-vis des populations qui habitent actuellement à l'intérieur de ce bordj, mais sûrement en collaboration avec les autorités locales et de la wilaya de Tizi Ouzou, on va trouver une solution. Et le classement de ce bordj ne signifie pas expropriation de ses habitants. Ce monument est avant tout un témoin concret sur lequel les chercheurs peuvent s'appuyer. Quelle est l'approche qui vous semble adéquate pour la sauvegarde des structures originales et de les maintenir à leur place d'origine ? Cela entre toujours dans la mise en valeur et la protection du patrimoine culturel. L'étude de la restauration du bordj a déjà déterminé les mesures à prendre pour sa sauvegarde. Bien sûr, il est un témoin d'une époque bien précise de notre histoire. Donc, on doit le sauvegarder et le léguer à d'autres générations. Pour cela, il faudra qu'il bénéficie d'abord d'une protection légale, donc c'est son classement en tant que patrimoine culturel. Après il y aura sa restauration et sa mise en valeur pour qu'il soit sauvegardé et étudié. L'opération de restauration permettra à ce monument d'être un élément d'appel à la fois sur le plan touristique, scientifique et historique… Par conséquent, dans l'opération de restauration, les structures originales doivent être sauvegardées pour ne pas perdre un témoin historique de l'époque turque.