Favoriser l'essor industriel par la dynamisation de pôles d'excellence dans des domaines bien identifiés, telle est la problématique posée par des experts nationaux et étrangers à l'occasion du 7e symposium organisé depuis hier à Alger par MDI School Business, en partenariat avec le Ceram de Nice Sophia sous le thème « Pôles de compétitivité, milieux innovants et partenariat high-tech à l'échelle internationale : opportunités pour l'Algérie ? ». Au moment où des pôles de compétitivité émergent dans beaucoup de pays, notamment en Europe et aux USA, des experts ont soutenu qu'une politique industrielle « volontariste » conjuguée à des engagements stratégiques d'entreprises dans le sens de l'innovation peut considérablement changer la donne économique en Algérie. Dans son allocution d'ouverture, le président du FCE, Réda Hamiani, a souligné l'importance du sujet qui « constitue un des engagements importants des pouvoirs publics » et qui, dit-il, l'ont inscrit clairement parmi leurs préoccupations actuelles dans le cadre de la nouvelle politique industrielle. Une politique, dira Hamiani, qui veut aller vers une « organisation moderne pour élever la compétitivité des entreprises et des territoires ». Et d'ajouter : « Il ne fait aucun doute que le benchmarking des expériences de certains pays qui se sont engagés dans de telles démarches avant nous peut jouer une influence positive dans la conception et la mise en œuvre de notre propre démarche. » Le président du FCE n'a pas manqué de souligner que le potentiel de coopération entre les professionnels d'un même secteur d'activité, sur un même territoire, n'est pas assez mobilisé, citant des exemples de centres industriels spécialisés émergents, comme celui de l'agroalimentaire dans la vallée de la Soummam, l'industrie de l'électroménager à Bordj Bou Arréridj, les industries électroniques à Sidi Bel Abbès, les industries pétrochimiques à Arzew ou encore les industries mécaniques à Constantine. Et de clamer : « Cela nous fait perdre de l'énergie, de la croissance et de l'emploi. » Le président du FCE a conclu que la préoccupation première est de « trouver le mode opératoire organisationnel qui pourra faire émerger le large tissu de PME dont notre pays a besoin et qui pourra dans le même temps réaliser son ancrage dans l'économie de la connaissance en misant sur la recherche, la créativité, la mise en commun des compétences, des savoirs et de l'action ». Pour leur part, Abdeldjellil Bouzidi, consultant en finance de marché, et Mohssen Toumi, consultant en stratégie d'entreprise, ont tour à tour soutenu qu'« aucune démarche volontariste n'est réellement engagée en Algérie pour encourager l'innovation et attirer les acteurs mondiaux du secteur des TIC en Algérie ». Et d'indiquer que les IDE sont investis dans les pays voisins, où un climat des affaires plus favorable fait la différence. Plus critiques encore, ils feront remarquer qu'un cadre algérien sur deux exerce sous d'autres cieux et que la manne des hydrocarbures n'est plus là pour soutenir l'économie algérienne et répondre à la demande sociale en forte expansion. Pour ces deux experts, une politique volontariste peut transformer l'Algérie en un pôle TIC de la région MENA, et ce, grâce à un effort soutenu d'investissements dans l'éducation, l'attraction des champions mondiaux dans le domaine des TIC par le biais des IDE, ainsi que l'accompagnement des entreprises et des ménages dans l'utilisation des nouvelles technologies. Des communications de haute facture ont émaillé la première journée de débat, où différentes expériences, française, espagnole et tunisienne, ont été exposées. Ainsi, si pour Taïeb Hafsi, expert canadien d'origine algérienne, « l'Etat ne doit pas intervenir dans la création des pôles de compétitivité », qui est, selon ses dires, « l'affaire des entreprises », Francisco Cobo, un universitaire madrilène, a, par contre, estimé que l'identification de « zones » appropriées à l'activité industrielle est la base de la création, de la synergie et de la réussite de tout pôle de compétitivité. Quant à l'expert français Michel Bernasconi, il soutiendra le rôle important de l'intervention de l'Etat dans la création de ces pôles, notamment dans le volet financement.