Avant-hier, s'est tenue, à Djenan El Mithaq à Alger, une journée d'étude ayant pour thème « 10 ans de dialogue OTAN-Méditerranée, faits et perspectives » en présence d'une dizaine de responsables de l'OTAN. Mohamed Hanneche, directeur général Europe au ministère des Affaires étrangères, nous livre ici les préoccupations de l'Algérie dans le cadre du Dialogue méditerranéen. Quelle est la position de l'Algérie dans le Dialogue méditerranéen ? Bien que notre pays n'ait rejoint le mécanisme de l'OTAN qu'en mars 2000, soit six ans après sa création, l'Algérie a très vite rattrapé le retard. Elle se situe actuellement même en avance, en termes de contribution et d'absorption des capacités du Dialogue méditerranéen, par rapport aux six autres pays membres. Elle est considérée, aujourd'hui, comme un « major player », c'est-à-dire comme un partenaire important et moteur du Dialogue méditerranéen. Quelle est justement la nature de cette contribution ? L'Algérie a fait, par exemple, une demande, celle d'arriver à des programmes négociés entre l'OTAN et ses partenaires du Dialogue méditerranéen. Il s'agit de suggérer des programmes de formation dans les domaines militaire, civil ou scientifique. C'est là une démarche qu'on peut appeler « réappropriation » de la coopération de la part des membres du Dialogue méditerranéen. Et l'OTAN est tout à fait sensible à cette démarche. Mais quels atouts fait valoir l'Algérie ? L'Algérie est au stade de la troisième génération des réformes. Il s'agit de l'instauration progressive d'un Etat de droit et de citoyenneté, de la restructuration de son économie et surtout de la professionnalisation des forces armées et des forces de sécurité. Là, notre pays est en position de plaider pour une coopération adaptée et efficace, mais différenciée. C'est quoi une coopération différenciée ? Bien qu'il y ait des conceptions divergentes sur le partenariat entre les membres du Dialogue méditerranéen et de l'OTAN, pour notre pays, il faut opérer au cas par cas. C'est-à-dire que cette coopération soit orientée vers les besoins de chaque pays et agencée selon le principe de la différenciation. Ainsi, l'Algérie est la mieux placée pour situer l'importance des questions sécuritaires dans le cadre de ce mécanisme de l'OTAN.