Prendre le train. Voilà une habitude que les citoyens de Béjaïa ont oublié depuis très longtemps mais qu'ils pourront retrouver dans un avenir assez proche lorsque l'opération actuelle de renouvellement de la voie ferrée Béjaïa-Beni Mansour sera entièrement achevée. « Nous en sommes à 70 % d'avancement des travaux », nous a confié M. Messaid Mohamed, directeur du projet renouvellement du centre au niveau de l'Agence nationale d'études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (Anesrif). Un organisme qui pilote le projet global de liaison des principales villes du pays par des trains roulant à une vitesse de 160 km/heure. Dotée d'une autorisation de programme de 9 millions de dinars, le projet de modernisation de la ligne, dont le délai de réalisation est de 16 mois, a été confié au groupement Seco-Rail (France)/Sotref (Algérie). Il porte sur le renouvellement de 42 km de voie, appareil de voie, ballast et travaux connexes comme la protection des ouvrages. Des travaux ont été réalisés sur les tronçons les plus vétustes et dans les quatre gares d' Ighzer Amokrane, Sidi Aïch, Oued Ghir et Béjaïa. Les autres tronçons seront traités ultérieurement étant donné que le cahier de charges est élaboré et visé. Si le projet a connu de légers retards, ils sont dus essentiellement à diverses contraintes qui ont trait à la limitation de l'approvisionnement de ballast, à la fermeture de certaines gares, au fait de travailler sur une ligne en exploitation et au tracé de la ligne qui compte une centaine de passages à niveau. Il y a également le problème de l'approvisionnement en ciment pour la réalisation des traverses en béton pour lesquelles une usine a été érigée à Boudjellil. M. Messaid cite également une grosse contrainte rencontrée à Béjaïa et qui concerne l'obstruction des réseaux d'assainissement et de drainage de la gare de la ville hors emprise ferroviaire ainsi que la fermeture de la ligne par des citoyens du 27 juin au 12 juillet suite à un accident mortel sur un passage à niveau non gardé. La vitesse moyenne autorisée actuellement sur la voie Béjaïa Beni Mansour est de 50 km/h, mais à l'issue des travaux actuels, les trains pourront circuler à une moyenne de 80 km/h. Cependant, pour atteindre la pointe de 160 km/h promise, il faudra attendre la fin des opérations d'électrification et de signalisation qui n'interviendra qu'avec un nouveau tracé. Un contrat portant sur l'étude d'une voie à 160 km/h est, en effet, en voie de finalisation. D'un délai de réalisation de six mois pour un montant de 147 millions de dinars, ce projet a été attribué provisoirement au groupement de bureaux d'études comprenant l'espagnol Getinsa et les algériens Seti-Rail et Saeti. A l'issue de ses études, un appel d'offres sera lancé pour la réalisation du nouveau tracé avec l'électrification et la signalisation y afférentes. Il sera opté pour un système ERTMS niveau 1, ce qui suppose une liaison entre balises sur la voie, équipements embarqués et signaux avec 08 postes (gares), gérées par un poste de commandement centralisé (PCC) à Béjaïa. C'est à ce moment là, seulement, que le voyageur pourra rêver de joindre le chef-lieu de wilaya à partir des principales villes de la Soummam avec un maximum de confort et de sécurité et en un minimum de temps.